Pour Guillaume Soro, une seule solution : « la force »

Pressé par sa base, le Premier ministre du président élu Alassane Ouattara, Guillaume soro, a décidé de muscler son discours, prenant acte de l’enracinement de Laurent Gbagbo au pouvoir. Il appelle les différentes organisations de la communauté internationale à envisager la force pour renverser le président sortant.

Le Premier ministre du président Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le 4 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

Le Premier ministre du président Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le 4 décembre 2010 à Abidjan. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 22 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Après le discours du président sortant Laurent Gbagbo réaffirmant son refus de quitter le pouvoir, malgré le désaveu unanime de la communauté internationale, le Premier ministre du président élu Alassane Ouattara, Guillaume Soro, ne croit plus à une solution pacifique.

« Après toute la pression internationale et les sanctions qui n’ont pas produit d’effet sur M. Gbagbo, il est évident qu’il n’y a qu’une solution qui reste, celle de la force », a déclaré le chef des Forces nouvelles (FN) à la chaîne française i-Télé.

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Enquête sur un charnier

« Je demande au Conseil de sécurité des Nations unies, à l’Union européenne, à l’Union africaine et à la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) d’envisager la force », a-t-il précisé. Selon lui, « la situation sécuritaire est très préoccupante » en Côte d’Ivoire. À commencer par l’hôtel du Golf où le gouvernement légitime de Ouattara s’est retranché sous la protection de l’Onuci, et où il est soumis à un blocus implacable des forces loyales à Gbagbo.

Guillaume Soro estime que la recommandation faite par la France à ses ressortissants de quitter provisoirement la Côte d’Ivoire, n’est pas de bon augure, alors que l’ONU a confirmé que des enlèvements de partisans de Ouattara avaient lieu nuitamment, et qu’elle menait une enquête sur un charnier présumé dans le quartier populaire d’Abobo. « Tous les ingrédients d’une guerre civile sont réunis et c’est peut-être ce qui a inspiré la décision de Paris », a déclaré Guillaume Soro dans un entretien avec la chaîne de télévision BFM TV.

Bouaké sur le pied de guerre

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« Nous sommes face à une folie meurtrière et il n’est pas exclu que ce régime qui se sent aux abois, désavoué par la Cedeao, désavoué par l’Union africaine, désavoué par l’Union européenne et l’ONU, devienne de plus en plus violent et suive la voie suicidaire », a-t-il dit. De fait, plusieurs sources confirment que le camp Gbagbo serait en train de recruter de jeunes miliciens à Abidjan, en prévision d’une prochaine épreuve de force.

Les déclarations agressives de Guillaume Soro interviennent au moment où l’impatience des FN commence à se manifester au nord de la Côte d’ivoire. À Bouaké, « capitale » des FN, toutes les unités sont déterminées à « marcher » sur Abidjan pour chasser Gbagbo du pouvoir, affirme Chérif Ousmane, tout-puissant commandant FN de la zone. « Je ne peux pas donner de date, mais ce n’est pas possible de laisser [Gbagbo] au pouvoir plus de six semaines », affirme-t-il.

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« Aujourd’hui, nous sommes une force véritablement constituée, et nous attendons que les ordres soient donnés » pour une offensive sur Abidjan, affirme un autre responsable FN, Seydou Ouattara, qui assure que ses hommes sont « en alerte maximum ». Impossible de savoir, en revanche, combien de combattants sont prêts à descendre sur la capitale économique. Officiellement, Bouaké ne compte que quelque 1 200 combattants FN. (Avec AFP)

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