La Banque mondiale gèle ses financements
Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a annoncé que l’institution avait gelé ses financements à la Côte d’Ivoire mercredi, à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy. L’UEMOA aurait fait de même pour les prêts.
![Laurent Gbagbo et Robert Zoellick, deux hommes qui ne devraient pas se revoir de sitôt. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/12/22/022122010145014000000zoellick-gbagbo.jpg)
Laurent Gbagbo et Robert Zoellick, deux hommes qui ne devraient pas se revoir de sitôt. © AFP
La stratégie d’étranglement financier du régime de Laurent Gbagbo prend forme. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a annoncé mercredi que son organisation avait gelé ses financements à la Côte d’Ivoire.
« Nous l’avons déjà fait », a-t-il déclaré en réponse à une question d’un journaliste sur le gel de ces financements à Paris.
« J’ai aussi discuté avec le président [du Mali, Amadou Toumani] Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) de geler également les prêts, ce qu’ils ont fait », a-t-il ajouté.
Selon le président de la Banque mondiale, une nouvelle réunion des ministres est prévue à l’Uemoa « cette semaine » pour renforcer ces mesures.
Pas de menaces à court terme
Robert Zoellick s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy, dont le gouvernement a « recommandé » à tous ses ressortissants de quitter la Côte d’Ivoire quelques heures plus tôt.
Si ces mesures devraient fragiliser le régime de Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir après un coup de force institutionnel, elles ne menacent pas sa survie financière à court terme, alors que les salaires des fonctionnaires doivent théoriquement être versés ce mercredi.
Le président sortant contrôle toujours la production pétrolière et le cacao (principale source de devises de la Côte d’Ivoire) ainsi que les principaux ports du pays. Il peut décider de son côté de suspendre le remboursement de la dette publique.
Pas sûr toutefois que cela permette au régime de Laurent Gbagbo de tenir au-delà de quelques mois sans risquer de graves difficultés économiques et un éventuel mécontentement général dans la population.
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Retrouver l’enquête de Jeune Afrique « Côte d’Ivoire : le nerf de la guerre » dans le numéro 2606 en kiosques jusqu’au 25 décembre.
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