L’UE se met d’accord pour sanctionner Gbagbo et son entourage

Les membres de l’Union européenne se sont mis d’accord pour sanctionner le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et 18 de ses proches dont son épouse Simone. Ils feront l’objet d’interdiction de visas et de gels de leurs avoirs en Europe. Revue des principales personnalités visées.

Laurent Gbagbo et son entourage sont menacés de sanctions par l’UE. © AFP

Laurent Gbagbo et son entourage sont menacés de sanctions par l’UE. © AFP

Publié le 20 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Comme on pouvait s’y attendre, l’ultimatum, lancé par Nicolas Sarkozy vendredi à Bruxelles n’a pas produit d’effets. Laurent Gbagbo est toujours au Palais présidentiel, et l’Union européenne (UE) a donc entrepris de mettre ses menaces à exécution.

Les pays membres ont décidé lundi de sanctionner le président Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir après un coup de force institutionnel, ainsi que 18 personnes de son entourage, dont son épouse Simone, a indiqué Maja Kocijancic, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

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Ils subiront des restrictions dans la délivrance de visas pour les pays de l’UE, et leurs avoirs dans ces pays seront gelés. Les gouvernements doivent encore valider les sanctions par courrier d’ici à mercredi, ce qui ne devrait pas poser de problèmes.

Selon un diplomate européen cité par l’AFP, les interdictions de visa devraient être rapidement effectives, mais le gel des avoirs prendra plus de temps, du fait de la procédure « plus lourde ».

"Sécurocrates"

Outre Laurent Gbagbo, les « sécurocrates » du régime étaient particulièrement visés dans les projets de liste de ces derniers jours, selon les informations de Jeune Afrique.

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C’était notamment le cas de Kadet Bertin, le conseiller pour la sécurité du président. Soutien historique, originaire du même village de Mama, dans l’Ouest, Kadet Bertin fait figure de véritable ministre de la Défense. Il dirige les écoutes, suit les actions des services secrets et de la sécurité intérieure et pilote les achats d’armes.

Également sur la sellette : le général de gendarmerie Georges Guiai Bi Poin, qui dirige le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), et le général Dogbo Blé, le chef de la Garde républicaine.

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Figureraient également sur cette liste le vice-chef d’état-major de la marine, l’amiral Vagba Faussignau, le colonel Ahouman Brouha Nathanael, patron du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR) et garde du corps de Simone Gbagbo, et le capitaine Anselme Séka Yapo, en qui l’opposition voit le chef des escadrons de la mort.

"Complot international"

La liste compterait enfin des politiques comme Désiré Tagro, l’ex-ministre de l’Intérieur aujourd’hui secrétaire général de la présidence, et le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré. Les diplomates l’accusent d’avoir permis le coup d’État institutionnel en élaborant l’habillage juridique qui a rendu possible l’invalidation des résultats dans sept départements du nord du pays. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, le directeur général de la Radio Télévision ivoirienne (RTI) figureraient aussi sur la liste, de même que Pierre Israël Amessan Brou, et le secrétaire général du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), Franck Anderson Kouassi.

En réponse, le ministre des Affaires étrangères de Gbagbo, Alcide Djédjé, a déjà indiqué que « la France, les États-Unis, les Nations unies et l’Union européenne ne [devaient] pas agiter le drapeau rouge des sanctions » contre un président « victime d’un complot international ourdi par un candidat malheureux, soutenu  diplomatiquement, financièrement et militairement par ses sponsors occidentaux ».

 

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