El-Béchir promet un repli sur l’arabe et la charia en cas de sécession du Sud
Le président soudanais Omar el-Béchir a annoncé dimanche une révision constitutionnelle en cas de sécession du Sud-Soudan. La loi islamique deviendrait la seule source du droit et l’arabe l’unique langue officielle.
La probable sécession du Sud-Soudan, qui pourrait être réclamée par les habitants de cette province lors du référendum prévu le 9 janvier prochain, pourrait mener à un renforcement de la charia et de la langue arabe dans la Constitution.
Alors que la loi fondamentale soudanaise reconnaît le caractère « multiethnique », « multiculturel » et « multiconfessionnel » de l’État soudanais, Omar el-Béchir a annoncé dimanche un changement de la Constitution « en cas de sécession du Sud-Soudan ».
« Il ne sera plus question de diversité culturelle ou ethnique, la seule source de la Constitution sera la charia (ou loi islamique) et l’arabe sera la seule langue officielle », a-t-il déclaré.
Jusqu’à maintenant, l’État soudanais se fonde à la fois sur la charia et le « consensus », et l’anglais est reconnu, avec l’arabe, comme l’une des deux langues officielles.
Cette Constitution est issue d’un compromis entre le parti du Congrès national (NCP, parti présidentiel) et les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), à l’issue de la guerre civile.
Cet apparent raidissement du pouvoir intervient au milieu d’une polémique à propos d’une vidéo montrant une soudanaise fouettée par des policiers, parfois hilares. Elle avait été reprise par des médias du monde entier.
Voir la vidéo. Attention, les images peuvent choquer.
Khartoum avait pris ses distances avec ce châtiment, affirmant que l’application brutale de la peine n’était pas conforme au droit musulman, tout en affirmant que la femme ait été condamnée en vertu de la charia.
Le pouvoir judiciaire avait ordonné la semaine dernière l’ouverture d’une enquête sur cette affaire, mais la police a par la suite arrêté une cinquantaine de personnes manifestant leur appui à la victime.
Dans son discours ponctué de références coraniques, Omar el-Béchir s’est montré strict. « Il y a des personnes qui disent avoir honte de cette sentence, a-t-il lancé. Elles devraient revoir leur interprétation de l’islam parce que la charia a toujours stipulé qu’il faut fouetter, [couper la main, NDLR], voire tuer. »
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