Affrontements entre les camps Gbagbo et Ouattara : bilan d’une journée meurtrière

Les affrontements entre les camps des deux présidents proclamés de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ont été extrêmement violents jeudi 16 décembre. Le bilan pourrait être d’au moins vingt à trente personnes tuées, rien qu’à Abidjan.

La police ivoirienne fait face aux partisans d’Alassane Ouattara à Abidjan, le 16 décembre 2010. © AFP

La police ivoirienne fait face aux partisans d’Alassane Ouattara à Abidjan, le 16 décembre 2010. © AFP

Publié le 16 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Au moins vingt personnes, selon le camp du président sortant Laurent Gbagbo, mais trente personnes selon celui du président élu Alassane Ouattara Alassane Dramane Ouattara, sont décédées dans les affrontements qui ont eu lieu à Abdijan, jeudi 16 décembre. En outre, selon les bilans officiels provisoires, deux membres des Forces nouvelles et cinq des Forces de sécurité ont également été tuées au cours des violences.

Ouattara avait appelé ses partisans à marcher sur la télévision d’État (Radio télévision ivoirienne, RTI), contrôlée par le président sortant Laurent Gbagbo, qui s’obstine à se maintenir au pouvoir depuis l’élection présidentielle du 28 novembre. Plusieurs regroupements de manifestants pro-Ouattara ont ainsi été violemment dispersés par les forces de l’ordre restées fidèles à Laurent Gbagbo. 

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À Cocody, quartier qui abrite le siège stratégique de la RTI, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont bouclé le périmètre autour du bâtiment. Des véhicules blindés ainsi que des hommes armés de kalachnikovs barraient le passage aux manifestants.

Guillaume Soro, ex-chef des Forces nouvelles (FN), ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, reconduit par Alassane Ouattara à la tête de son gouvernement, avait l’intention de se rendre à la RTI pour y installer un nouveau directeur, Pascal Brou Aka, afin selon lui de garantir le libre accès à l’information.

Devant les violences de la journée, il a appelé les pro-Ouattara à ne pas se laisser impressionner « par la dictature des chars et à réclamer la liberté de l’information pluraliste par les médias d’État ». Les FN ont également fait état de vingt personnes tuées à Tiébissou (Centre), où seraient intervenus des mercenaires venus du Liberia à la demande du camp Gbagbo. Des allégations réfutées par le ministre des Affaires étrangères du président sortant, Alcide Djédjé.

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Les Forces de défense et de sécurité (FDS) dispersent les pro-Ouattara, à Abidjan, le 16 décembre.
© AFP

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Flambée de violences

Les abords de l’hôtel du Golf, où « gouverne », retranché, Alassane Ouattara, ont également été le théâtre d’affrontements. Des échanges de tirs nourris ont été entendus à plus d’un kilomètre à la ronde entre les Forces nouvelles participant à la protection de Ouattara et les FDS, à la mi-journée. 

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Devant cette flambée de violences, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo a prévenu qu’il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de meurtres en Côte d’Ivoire, dans un entretien à la télévision France 24.  Le chef de l’ONU Ban Ki-moon craint quant à lui un « retour à la guerre civile » dans ce pays coupé en deux depuis le putsch manqué de 2002.

Dans ce climat délétère, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, pourrait se rendre d’ici vendredi à Abidjan pour tenter d’éteindre le feu et relancer une médiation entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.


Des supporteurs d’Alassane Ouattara près des cadavres de deux hommes, le 16 décembre 2010 à Abidjan.
© AFP

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