Herita Ilunga : « Les Léopards ont besoin de stabilité »

À 28 ans, le défenseur de West Ham (Angleterre) est l’un des cadres de l’équipe nationale de football de la République démocratique du Congo (RDC). Hérita Ilunga, après une année 2010 délicate pour sa sélection, mise sur un avenir meilleur. Ses raisons d’espérer ? La qualité des joueurs congolais et le travail effectué par Robert Nouzaret, le nouvel sélectionneur des Léopards.

Le défenseur congolais est aussi à la tête du projet Bana Football Institut à Kinshasa. © D.R.

Le défenseur congolais est aussi à la tête du projet Bana Football Institut à Kinshasa. © D.R.

Alexis Billebault

Publié le 16 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com : Comment expliquez-vous qu’entre le départ de Patrice Neveu en avril et l’arrivée de Robert Nouzaret début août, presque quatre mois se soient écoulés ?

Herita Ilunga : Vu d’Europe, cela peut surprendre. L’idéal aurait été de nommer très rapidement un sélectionneur, pour préparer les éliminatoires de la CAN 2012. Mais en RDC, la désignation d’un sélectionneur dépend de la fédération, mais aussi du ministère des Sports et peut-être même du chef de l’État. Quand plusieurs personnes s’emparent d’un dossier, cela prend du temps.

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Tout de même, quatre mois ! Cela frise l’amateurisme…

Je vous avoue que pendant tout ce temps, nous (les joueurs) nous sommes sentis un peu mis de côté. On avait l’impression qu’en RDC, seuls les locaux et le TP Mazembe étaient importants. Ils le sont, mais je crois qu’une sélection a aussi besoin de ceux qui évoluent en Europe. Plusieurs d’entre eux se sont interrogés sur la suite à donner à leur carrière internationale.

Vous en faites partie ?

Mais bien sûr ! Et ce n’était pas la première fois. Il m’est arrivé de vouloir arrêter en raison des différents problèmes d’organisation. Mais j’aime mon pays et ma sélection. Et quand j’arrive à un stage, je suis tellement heureux d’être là que je ne pense plus à stopper ma carrière internationale.

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La RDC n’a plus participé à une phase finale de CAN depuis 2006. On a le sentiment qu’elle a tendance à estimer que son passé suffit à en faire un grand d’Afrique. Or, ce n’est plus le cas…

C’est exact. La RDC a un passé riche, mais aujourd’hui, elle ne se qualifie même plus pour la CAN ! Il faut repartir à zéro. Nous avons avec Robert Nouzaret un bon sélectionneur, qui a du charisme, de la personnalité. Il a aussi l’avantage de connaître l’Afrique et d’être un excellent tacticien. Il faut lui laisser le temps de travailler, car même si la RDC n’a pas de star comme Essien, Eto’o ou Drogba, elle a de très bons joueurs.

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Mais les relations entre Robert Nouzaret et Constant Omari, le président de la fédération, sont difficiles…

Ce sont deux fortes personnalités, mais je crois qu’elles souhaitent la même chose, à savoir la réussite du football congolais. Je ne pense pas qu’il existe de problème entre eux. Les soucis viennent plutôt de certaines personnes appartenant l’entourage de la sélection.

Vous savez bien qu’en cas de contre-performance, Robert Nouzaret pourrait être remercié. La RDC repartirait alors pour une période d’instabilité…

Ce serait une erreur de se séparer de lui, car il est en train de mettre quelque chose en place. La RDC a besoin de stabilité et de travailler dans la durée. Il y a un super état d’esprit au sein de la sélection, malgré les difficultés. Si on veut progresser, il ne faut pas tout casser à la moindre défaite !
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Herita Ilunga travaille sur un projet de création d’un institut de football à Kinshasa, sa ville natale. Toutes les informations sur www.banafootball.com

 

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