Sékouba Konaté rend les armes
Après avoir mené à bien la transition en Guinée, qui a abouti à l’élection d’Alpha Condé en novembre dernier, le général Konaté a décidé de quitter l’armée. Il doit se rendre à l’étranger pour y recevoir des soins, puis rentrer en fonction au sein de l’Union africaine.
C’est un adieu solennel à l’institution militaire qu’a prononcé le général Sékouba Konaté, dans un discours retransmis par la radio et la télévision nationales de Guinée. Le président de la transition, qui avait été l’homme-clé de la prise du pouvoir par la junte fin 2008 à Conakry, a demandé à l’armée d’appuyer Alpha Condé, élu président en novembre contre Cellou Dalein Diallo.
« Je vous rappelle que l’armée est apolitique. Je vous invite donc à soutenir et à accompagner le nouveau président dans sa mission », a déclaré Konaté devant les corps de l’armée, de la gendarmerie et de la police, réunis mercredi pour une cérémonie au camp Boiro.
« Nous avons fait ce que nous avions promis : pour la première fois de l’histoire de notre pays, donner la chance et l’opportunité aux Guinéens de choisir librement leur président », a-t-il poursuivi. Avant d’annoncer son prochain départ de la Guinée pour raison de santé.
Conseils à Alpha Condé
« Je dois repartir pour continuer à suivre mon traitement médical, pour recouvrer la santé et l’énergie ». Avant de se « rendre à l’Union africaine », qui l’a chargé de mettre en place la future « Force africaine en attente », a-t-il dit. Konaté était rentré le 12 décembre à Conakry, après avoir passé plus de deux semaines au Maroc pour des soins. Il a expliqué qu’il avait dû revenir « plus tôt que prévu pour installer officiellement » le président élu dans ses fonctions. Mais la date de l’investiture d’Alpha Condé, pressentie pour la semaine prochaine, n’a toujours pas été officiellement annoncée.
Konaté a néanmoins conseillé à son successeur « d’inscrire dans ses priorités la résolution des problèmes » de l’armée. Un sage conseil, alors que l’armée guinéenne s’est davantage illustrée dans son histoire par des exactions contre des citoyens que par la protection de ces derniers. Konaté a cependant tenu à la féliciter. Après avoir été « montrée du doigt à cause de certains actes contraires à sa mission » – claire allusion au massacre du 28 septembre 2009 -, elle peut désormais être « fière » d’elle-même, a-t-il souligné. « Nous pouvons relever la tête maintenant et partout. Nous avons montré que l’armée dans sa grande majorité était acquise à la démocratie », a-t-il assuré. (Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...