Vital Kamerhe est candidat à la présidentielle de 2011
L’ex-président de l’Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2011, mardi à Kinshasa. Il a proposé un « programme préélectoral commun » à l’opposition.
Vital Kamerhe est sorti du bois. Mardi, il est officiellement passé du statut de membre du parti présidentiel à celui d’un des principaux leaders de l’opposition, en vue de l’élection présidentielle prévue fin 2011.
Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, il a annoncé à la fois sa démission du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti présidentiel) et de son poste de député. Et aussi son ambition d’être le candidat de l’Union pour la nation congolaise (UNC), le parti qu’il a lui-même créé en juin dernier, à la prochaine présidentielle.
Rupture avec Kabila
Ces annonces étaient toutefois attendues. Cet ancien proche de Joseph Kabila, qu’il avait soutenu tout au long de la campagne présidentielle de 2006, s’était nettement distancé du chef de l’État. Il avait notamment critiqué Joseph Kabila sur les contrats passés avec la Chine, ou encore l’entrée de l’armée rwandaise sur le territoire de la RDC pour traquer, conjointement avec l’armée congolaise, les rebelles hutus du FDLR dans l’Est du pays.
Cet épisode l’avait contraint à démissionner du poste de président de l’Assemblée nationale, en mars 2009. Vital Kamerhe s’est dit « désillusionné et abusé » par « la gestion calamiteuse des affaires de l’État » par l’actuel président. « Même si j’avais écrit pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila, j’ai le droit de prendre une position opposée lorsque je me rends compte que la voie qu’emprunte ma famille politique n’est pas celle qui conduira à la réalisation des promesses faites à notre peuple », s’est-il justifié.
Alliance d’opposition
Originaire de la province du Sud-Kivu (est de la RDC), il a annoncé son intention de nouer des « alliances avec d’autres forces de changement » pour obtenir « l’alternance en 2011 ». Kamerhe a proposé un « programme préélectoral commun » à l’opposition afin de « lutter pour des élections libres et démocratiques » notamment pour « préserver la Constitution et le mode de scrutin présidentiel et législatif ».
Vital Kamerhe n’a pas cité ses éventuels partenaires de l’opposition. Mais il a eu plusieurs contacts avec le leader du puissant Mouvement de libération du Congo (MLC), dirigé par Jean-Pierre Bemba, qui pourrait être empêché de faire campagne, par son procès en cours devant la Cour pénale internationale (CPI).
Il a aussi rencontré Étienne Tshisekedi, l’opposant historique au maréchal Mobutu et président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui est revenu mercredi à Kinshasa après un exil médical en Belgique. Ce dernier s’est aussi déclaré candidat à l’élection présidentielle.
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