Onze proches de Gbagbo sanctionnés par l’Union européenne

C’est le noyau dur du système partisan et sécurocrate de Laurent Gbagbo qui se trouve visé par les sanctions de l’Union européenne – restrictions de visas et gel des avoirs. Des membres éminents du FPI comme Pascal Affi N’Guessan ou Paul Yao N’Dré, mais aussi des représentants des services de sécurité comme Kadet Bertin ou le propre garde du corps de Simone Gbagbo sont concernés.

Le coup d’État constitutionnel de Laurent Gbagbo ne passe pas à l’Union européenne. © AFP

Le coup d’État constitutionnel de Laurent Gbagbo ne passe pas à l’Union européenne. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 15 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Mesure à la fois subtile, symbolique et concrète : l’Union européenne a décidé mardi 14 décembre de prendre des sanctions contre onze proches du président sortant Laurent Gbagbo. Le principal responsable de la situation ivoirienne est donc épargné, autant par fine diplomatie que pour montrer que l’UE n’est pas définitivement braquée contre lui, même s’il s’accroche, pour l’instant, au pouvoir. Et refuse de reconnaître le président sorti des urnes, Alassane Dramane Ouattara (ADO), qui a remporté 54,1 % des voix le 28 novembre, et qui a appelé à marcher sur la Primature vendredi.

Figurant au coeur du « système Gbagbo », les onze personnalités désignées par l’UE devraient être touchées par un gel des avoirs et des restrictions de visas, ce qui, à terme, peut s’avérer très gênant. La première « victime » de ce régime de sanctions est Kadet Berlin, le conseiller pour la sécurité du leader du Front populaire ivoirien (FPI).

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Paul Yao N’Dré, père du coup d’État institutionnel

Puis vient Désiré Tagro, le secrétaire général de la présidence, ainsi que le président du Conseil constitutionnel, le juriste (non magistrat) Paul Yao N’Dré, proche de Laurent Gbagbo avec qui il a fondé le FPI, et père du coup d’État institutionnel du 3 décembre dernier. C’est lui qui a élaboré l’habillage juridique permettant l’invalidation des résultats de l’élection présidentielle dans sept départements du nord de la Côte d’Ivoire, en passant outre l’accord de Pretoria (2005) stipulant que l’Onuci devait certifier le résultat du scrutin.

Dans la liste de l’UE, ressortent aussi les noms de Pascal Affi N’Guessan, secrétaire général du FPI, et celui du directeur général de la RTI (radio-télévision publique à la solde du FPI), Pierre Israel Amessan Brou. Simone Gbagbo sent aussi passer le vent du boulet puisque son propre garde du corps, homme de confiance et des basses œuvres du régime, le capitaine Anselme Seka Yapo, est également concerné.

Les dernières personnes visées figurent aussi dans l’entourage direct de Laurent Gbagbo, comme le secrétaire général du Conseil national de la communication et audiovisuel (CNCA), Franck Anderson Kouassi, le général de gendarmerie, Georges Guiai Bi Poin qui dirige le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) et le chef de la Garde républicaine, le général Dogbo Ble. Enfin, le vice chef d’état-major de la Marine ivoirienne, l’amiral Vagba Faussignau, et le colonel Ahouman Brouha Nathanael, patron du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR) se trouvent sur la liste des sanctions. Lesquelles devraient devenir effectives d’ici à quelques jours. (Avec AFP)

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