Le camp Gbagbo annonce la venue d’un nouveau facilitateur

Une nouvelle médiation africaine serait en élaboration pour régler la crise ivoirienne, après l’impuissance de Thabo Mbeki à trouver un terrain d’entente entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, tous deux « présidents » de la Côte d’Ivoire.

Des membres des Forces nouvelles de Guillaume Soro surveillent l’hôtel du Golf à Abidjan. © AFP

Des membres des Forces nouvelles de Guillaume Soro surveillent l’hôtel du Golf à Abidjan. © AFP

Publié le 14 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Alcide Djédjé, nommé ministre des Affaires étrangères dans le nouveau « gouvernement » de Laurent Gbagbo, a fait savoir qu’une nouvelle médiation africaine allait être mandatée dans la crise ivoirienne.

« Aujourd’hui, l’heure est à la médiation, il y a des approches qui sont faites pour envoyer des médiateurs africains » en Côte d’Ivoire, a déclaré M. Djédjé dans une interview accordée depuis son ministère.

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Il a encore précisé que la proposition émanait du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui en avait fait part à l’Union africaine. « Très bientôt il y aura des médiateurs qui vont se rendre en Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué sans donner de date précise.

Maniant le froid et le chaud, Djédjé s’est également livré à une violente diatribe contre les États-Unis et la France, dans la droite ligne de la politique de Laurent Gbagbo – lui-même pourtant très conciliant avec les intérêts économiques français en Côte d’Ivoire.

« Attitude raciste »

« Paris et Washington ont privilégié une opération hors-la-loi et laissé de côté le Conseil constitutionnel d’un État souverain », a affirmé Djédjé, qui dénonce « une opération pour éjecter le président Laurent Gbagbo ».

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« Quand il s’agit de nous, le droit n’est plus valable, mais (seulement) les pratiques cavalières », accuse-t-il, dénonçant une « attitude raciste. (…) Il y a eu une volonté de nous piétiner, de nous bafouer », comme « si on était dans la jungle ».

« On ne nous considère pas comme un État à part entière, mais comme un État de seconde zone à qui on peut encore imposer, comme sous le temps de la colonisation, directement de Paris et de Washington, un chef d’État », assure Djéjdé.

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Crise politique profonde

Le pays est plongé dans un marasme institutionnel depuis la fin de l’élection présidentielle dont le second tour s’est tenu le 28 novembre dernier. La Commission électorale indépendante (CEI) a donné Alassane Dramane Ouattara vainqueur du scrutin, mais le Conseil constitutionnel proche du sortant Laurent Gbagbo a invalidé ces résultats, donnant la victoire à celui-ci.

Les deux hommes ont chacun prêté serment de leur côté, puis nommé deux Premiers ministres et deux gouvernements distincts. Alassane Ouattara a reçu le soutien de la communauté internationale mais Laurent Gbagbo veut continuer à exercer un pouvoir de fait, en s’appuyant notamment sur les forces « loyalistes » du pays.

L’Union africaine a déjà mandaté en Côte d’Ivoire les 5 et 6 décembre l’ancien chef de l’État sud-africain Thabo Mbeki mais ses bons offices ont été vains. (Avec AFP)

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