La nouvelle Notre-Dame d’Afrique, « un symbole d’entente et de rencontre »
La cérémonie de réouverture de la basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger s’est déroulée en présence de représentants français et algériens, qui ont voulu saluer ensemble le symbole d’union des cultures qu’elle incarne.
Michel Vauzelle et Jean-Noël Guérini, respectivement présidents du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et du conseil général des Bouches-du-Rhône, ainsi que le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP) accompagnés d’une importante délégation, se trouvaient sur les hauteurs d’Alger lundi 13 décembre pour la cérémonie de réouverture de Notre-Dame d’Afrique.
Ils ont rejoint le corps diplomatique et des dignitaires algériens, dont le ministre des Affaires religieuses et du Waqf, Bouabdallah Ghlamallah, les dirigeants de la wilaya (département) d’Alger et le patron du Front de Libération National (FLN, au pouvoir) Abdelaziz Belkhadem, représentant du président Abdelaziz Bouteflika.
Renforcer le dialogue interreligieux
L’archevêque d’Alger, le Jordanien Mgr Ghaleb Bader, a déclaré dans son sermon que la basilique catholique, érigée dans les années 1850 par les colons français, représentait l’Algérie mais constituait surtout « un symbole des rencontres entre les personnes ».
Interrogé sur le nombre de catholiques en Algérie, Mgr Bader les a estimés à « quelques milliers », essentiellement des expatriés, tout en expliquant que Notre-Dame d’Afrique accueillait quelque 100 000 visiteurs par an, dont des musulmans qui vénèrent aussi Marie.
Dans une déclaration en marge de la cérémonie, M. Belkhadem a souligné que Notre-Dame d’Afrique permettait de renforcer le dialogue entre les religions, cultures et civilisations. « En Algérie, a-t-il aussi affirmé, il n’y a aucune forme de restriction dans la pratique religieuse, ni aucune distinction entre les musulmans et les chrétiens ».
Onde de choc
« Notre-Dame d’Afrique priez pour nous et pour les Musulmans », peut-on lire sur la paroi intérieure de la coupole, près de laquelle s’étalent peintures naïves de scènes de saints, prières en français, arabe et amazigh, langue des Kabyles algériens, et vitraux multicolores tout juste renforcés.
Après quatre années de travaux, la basilique est apparue étincelante, avec ses pierres redevenues blanches et son dôme rénové, pour un coût total de 5,1 millions d’euros financés par l’Union européenne, la ville de Marseille, la région Paca, l’État algérien et l’État français, ainsi que des donateurs privés.
Notre-Dame d’Afrique a souffert d’abandon, surtout durant la décennie du terrorisme, et a subi une onde de choc grave du séisme de 2003 à Boumerdès (50 km à l’est d’Alger), qui a menacé d’effondrement ses deux tourelles.
Collaboration franco-algérienne
Le wali (préfet) d’Alger Mohammed Kebir Addou a fait l’éloge de la collaboration franco-algérienne pour restaurer la basilique. « Cela donne l’opportunité de resserrer les liens d’amitié avec la région de Marseille », a-t-il souligné, un clin d’œil à Jean-Claude Gaudin, habitué d’Alger.
Tant Notre-Dame d’Afrique que son « miroir », Notre-Dame de la Garde, de l’autre côté de la Méditerranée à Marseille, ont été restaurées par les mêmes équipes.
L’architecte en chef, Xavier David, a expliqué les travaux de consolidation de l’édifice, à la fois de réparation, de restauration et d’insertion innovante de matériau de protection parasismique. « Cela n’a pas été facile au début », a reconnu Christian Pons, le chef de l’entreprise Girard chargée de l’exécution des travaux avec la partie algérienne, dont de jeunes professionnels ont été formés par les Compagnons du Devoir. (AFP)
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