La situation des droits de l’homme reste à améliorer selon la Fondation Kadhafi
L’association caritative de Seif el-Islam Kadhafi, l’un des fils du « Guide » libyen, vient de rendre son rapport sur la situation des droits de l’homme en Libye. Si certains dossiers ont connu une réelle amélioration au regard de l’année précédente, de nombreuses autres dérives continuent d’être observées.
![Seif el-Islam, le fils de Mouammar Kaddafi et président de la Fondation Kaddafi. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/12/13/013122010154213000000seif.jpg)
Seif el-Islam, le fils de Mouammar Kaddafi et président de la Fondation Kaddafi. © AFP
C’est un peu la valse-hésitation. La Fondation Kadhafi, qui se réfère à l’état des lieux qu’elle avait effectué dans son premier rapport publié en 2009, note « des progrès remarquables » et « de nouveaux échecs » en matière de droits de l’homme en Libye dans son nouveau rapport publié dimanche 13 décembre. Elle déplore par exemple que le Congrès général du peuple (Parlement, NDLR) « n’ait pas respecté la loi », et ait pris des décisions illégales à l’encontre de certains syndicats, dont celui des avocats.
Elle salue en revanche la décision des autorités de faire libérer plusieurs dizaines de détenus islamistes incarcérés à la prison d’Abou Slim à Tripoli, suite à l’intervention de Seif el-Islam en ce sens. Mais le rapport souligne a contrario les ralentissements dans le dossier de cette même prison, où plus de 1 200 prisonniers ont trouvé la mort en 1996 après une fusillade sanglante. Les circonstances de ce coup de force des autorités n’ont toujours pas été élucidées. Et la Fondation se joint à différentes organisations de défense des droits de l’homme pour demander qu’un dialogue soit établi entre l’État et les familles de victimes « rétablir une confiance dans les institutions de l’État ».
Dauphin du Guide
En matière de liberté de la presse, la Fondation a appelé les autorités à « revoir la politique médiatique en Libye, à lever sa mainmise sur les médias » et à adopter une loi permettant la création d’une véritable presse privée.
Le rapport, en demi-teinte, se veut cependant moins virulent qu’en 2009. Il oscille entre réelles avancées et manquements majeurs en matière de respect des droits de l’homme. Seif el-Islam semble ne plus vouloir se placer en porte-à-faux vis-à-vis de son père Mouammar Kadhafi, mais avoir plutôt choisi la voie de la négociation, pas à pas.
Celle-ci a ces derniers temps fait ses preuves et le numéro un libyen a adressé plusieurs signaux forts à son fils, en ordonnant notamment la libération de vingt journalistes appartenant à son groupe de presse Al-Ghad. Une manière d’enfoncer le clou et de trancher en faveur de Seif el-Islam, réformateur, face aux caciques du régime qui voient d’un mauvais œil le fils revêtir les habits de « dauphin » en puissance.
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