L’Europe envisage des « mesures restrictives » contre le régime Gbagbo

Compte-tenu de la situation explosive en Côte d’Ivoire au lendemain de l’élection présidentielle, l’Union européenne s’apprête à prendre une série de « mesures restrictives » contre le pays.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. © AFP

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. © AFP

Publié le 13 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se rencontrer lundi 13 décembre en début d’après-midi pour clarifier ensemble formellement la nature des sanctions que l’UE va prendre contre la Côte d’Ivoire. Pour l’heure, une source diplomatique a seulement indiqué que des « mesures restrictives » seraient prises en raison du refus de Laurent Gbagbo d’accepter le verdict des urnes et de sa volonté de se maintenir au pouvoir envers et contre tous.

Un projet de déclaration a déjà été adopté ce lundi matin à Bruxelles par les ambassadeurs des pays de l’UE. Mais on ne connaît pas encore la teneur de ces dispositions ni leurs cibles précises.

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L’UE a un levier important dans le domaine de la coopération. L’aide au développement actuellement programmée par l’UE en faveur de la Côte d’Ivoire, sur plusieurs années, s’élève à 254,7 millions d’euros.

Isolement

La pression de la communauté internationale – qui reconnaît la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre – s’accentue sur le pays. Jeudi, les États-Unis ont eux aussi évoqué la possibilité de sanctions envers la Côte d’Ivoire, et l’Union africaine a officiellement suspendu le pays de ses instances continentales.

En persistant à se maintenir au pouvoir, Laurent Gbagbo accroît ainsi l’isolement du pays. Il a donc appelé le camp de son rival « à dialoguer », mais celui-ci s’est dit prêt à discuter à la condition absolue que sa victoire soit d’abord reconnue. La Commission électorale indépendante (CEI) a publié des résultats attestant de la victoire d’Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix. Ces résultats ont été invalidés par le Conseil constitutionnel proche de Laurent Gbagbo, qui a proclamé sa victoire avec 51,45 % des voix. Alassane Ouattara a tout de même prêté serment en tant que président élu de la Côte d’Ivoire, même si l’exercice effectif du pouvoir reste pour le moment peu évident, tandis que Laurent Gbagbo, qui a lui aussi prêté serment, continue à contrôler une partie de l’appareil d’État. (avec AFP)
 

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