Cinquantenaire des indépendances : Bobo en liesse, Ouaga fait la moue

Pour le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, le traditionnel défilé a déplacé les foules à Bobo Dioulasso. Mais dans la capitale, Ouagadougou, on restait peu dithyrambique au sujet du bilan socio-économique du demi-siècle passé.  

Les soldats burkinabè défilent à Bobo Dioulasso, le 11 décembre. © AFP

Les soldats burkinabè défilent à Bobo Dioulasso, le 11 décembre. © AFP

Publié le 12 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Ça y est, ce 11 décembre, le Burkina Faso a fermé la marche des célébrations du cinquantenaire des indépendances. Une foule immense a fait le déplacement à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays afin d’assister au traditionnel défilé. Onze chefs d’État et de gouvernement de pays amis du Faso étaient présents : le Rwandais Paul Kagamé, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et le doyen des présidents, le Sénégalais Abdoulaye Wade.

Massés derrière des barrières de sécurité, les Burkinabè ont pu admirer l’ensemble des forces de défense et de sécurité nationales, ainsi que les forces vives de la nation : 7 000 défilants au total, auxquels s’étaient mêlés des militaires nigériens, marocains, français… Les passages les plus appréciés furent sans aucun doute les brigades équestres – le Burkina Faso jouit d’une longue tradition d’équitation – et les  brigades motorisées, dont les prouesses acrobatiques en ont impressionné plus d’un.

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"Quelle indépendance ?"

L’effervescence qui règnait à Bobo Dioulasso n’a cependant pas atteint la capitale, Ouagadougou. Dans un maquis de la ville, la télévision en marche retransmet en direct le défilé. Chassant d’une main paresseuse les mouches qui s’approchent de son assiette, un Ouagalais hausse les épaules lorsqu’on lui demande ce que représentent pour lui ces célébrations. « Pas grand chose », lâche-t-il, laconique. « C’est toujours le Nord qui gère l’avenir du Sud. C’est quelle indépendance ? »

Et quand on évoque les « améliorations substantielles » en matière de « santé, d’éducation, et d’accès à l’eau potable », énoncées par le président Blaise Compaoré (fraîchement réélu), Seydou, chargeur de camion, a une moue circonspecte : « Tout ça n’a pas vraiment changé, il suffit de sortir de la capitale pour se rendre compte que les choses se sont même aggravées. »

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