Vers une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ?

Proclamé président par le Conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo aura du mal à contenir la pression de la communauté internationale qui se veut toujours plus intense. Le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait dans ce sens voter une résolution à l’issue de sa réunion du mardi 7 décembre.

Choi Young-jin, le représentant spécial de l’Onuci. © AFP

Choi Young-jin, le représentant spécial de l’Onuci. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 décembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies doit avoir lieu ce mardi 7 décembre à New York. Objectif : lever les dernières résistances de la Russie, voire de la Chine, en vue de l’adoption d’une résolution condamnant le coup de force institutionnel de Laurent Gbagbo, proclamé président par le Conseil constitutionnel et investi samedi dernier.

La précédente réunion du Conseil de sécurité s’était soldée par un échec, vendredi dernier. La Russie ayant mis son veto à une condamnation immédiate de l’attitude de Laurent Gbagbo. On parle en effet de contrats pétroliers entre la Côte d’Ivoire et la Russie.

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Lors de la rencontre de ce jour, le représentant spécial des Nations unies en Côte d’Ivoire, Young-jin Choi, interviendra en visioconférence. Son avis est bien connu : pour lui, les élections présidentielles se sont déroulées dans un climat « globalement démocratique ».  Avec son équipe, les quelque 20 000 procès-verbaux du scrutin ont été ont recomptés un par un pendant trois jours. Son avis est formel : selon « les faits », il n’y a qu’un vainqueur, Alassane Ouattara, avec 54,1 % des voix contre 45,9 % pour Laurent Gbagbo.

Pressions internationales

La Cedeao, qui tient aujourd’hui un sommet exceptionnel sur la crise ivoirienne à Abuja, pourrait également prendre des mesures contre le président sortant. On s’attend donc mardi à un renforcement des pressions internationales sur le camp de Laurent Gbagbo. Pendant ce temps, la Côte d’Ivoire est comme suspendue au bord du précipice, même si elle ne semble pas encore résignée à y tomber.

L’activité économique fonctionne au ralenti, notamment dans les secteurs cruciaux du cacao et du caoutchouc. Les rues d’Abidjan ne connaissent pas leur affluence habituelle : moins de transports publics, peu de taxis. Les fonctionnaires ne sont pas nombreux à se rendre au travail. Les marchés commencent à cependant à être à nouveau achalandés. Lundi matin, les Abidjanais se sont précipités dans les banques pour pouvoir retirer leur argent, puis ils sont repartis chez eux en vitesse.

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Constat de blocage

Dans le pays, la tension est palpable. Les partisans des deux camps sont prêts à descendre dans la rue. Des affrontements dans certains quartiers d’Abidjan (Abobo, Adjamé, Kouomassi…) ont fait au moins 20 morts depuis le second tour, selon Amnesty international. On parle également du départ de certains habitants de l’Ouest ivoirien vers le Liberia.

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D’un point de vue politique, le déblocage de la situation ne paraît pas proche. L’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale est hautement improbable. L’envoyé spécial de l’Union africaine, Thabo Mbeki, a quitté le pays sur un constat d’impasse.

Alassane Ouattara a fait savoir que son élection n’était pas négociable et refuse d’appliquer au pays une solution à la kényane ou à la zimbabwéenne – un président flanqué d’un vice-président ou d’un Premier ministre d’opposition. Du côté du camp Gbagbo en revanche, on est prêt à davantage de concessions, comme on l’a déjà fait dans le passé.

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