Commencée le 12 juin dernier, l’histoire entre Pierre Lechantre et le CS Sfaxien s’est achevée officiellement le 5 décembre, quelques heures après que le club tunisien soit passé juste à côté d’une quatrième victoire en Coupe de la CAF, contre le Fath Rabat (2-3; 0-0 à l’aller).

Pierre Lechantre (60 ans) a finalement trouvé un arrangement financier avec les dirigeants du club pour mettre un terme à une collaboration qui avait du plomb dans l’aile depuis plusieurs semaines. « Je savais que certains membres du comité directeur ne voulaient plus de moi, après deux matchs nuls contre Zarzis et Gafsa. En Tunisie, une contre-performance, c’est un match nul à l’extérieur », soupire Lechantre, qui avait déjà été limogé en avril du Club Africain de Tunis.

"Pas de rancœur"

Le coach français, qui laisse tout de même son équipe à la troisième place du championnat tunisien, n’est pas tellement surpris par cette conclusion. « Je dois être le treizième entraîneur en Division 1 tunisienne à ne plus être en poste… Je n’ai pas de rancœur, je pense avoir fait de mon mieux avec l’effectif dont je disposais. Le problème, c’est que les dirigeants subissent la pression des supporteurs », constate Lechantre.

« Ce n’est pas en changeant d’entraîneur tous les trois mois que le football tunisien trouvera la solution, poursuit-il. Car en virant les techniciens sans arrêt, il n’y a aucune continuité dans le travail. Peut-être que ma méthode à l’européenne, faite de turn-over, n’était pas adaptée. Moi, je fais jouer les meilleurs, pas forcément le chouchou d’une partie du public… », explique Lechantre. Le CS Sfaxien, qui a utilisé quinze entraîneurs depuis dix ans, devrait être temporairement dirigé Nabil Kouki, l’ancien adjoint de Lechantre.