Situation explosive dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle

Les jeux sont faits concernant les résultats de l’élection présidentielle ivoirienne, qui ne devraient pas tarder à être publiés. Dans l’attente d’une annonce officielle, les rumeurs enflent à Abidjan, où la tension règne. Et les émissaires s’activent tous azimuts pour faire accepter sa défaite au perdant.

Policiers déployés le lundi 29 novembre 2010 à Gagnoa. © AFP

Policiers déployés le lundi 29 novembre 2010 à Gagnoa. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Alors qu’aucune annonce officielle n’a encore été faite en Côte d’Ivoire concernant les résultats de l’élection présidentielle (qui devraient être annoncés dans l’après-midi de ce mardi, après 16 heures locales), sauf ceux concernant la diaspora, certains responsables, à la Commission électorale indépendante (CEI) et ailleurs, connaissent déjà le verdict des urnes. Et le jeu des émissaires politiques et institutionnels aurait déjà commencé dans les états-majors des partis politiques. Objectif : inciter le vainqueur à tendre la main au perdant et, surtout, préparer ce dernier à l’imminence de sa défaite, en évitant tout dérapage qui pourrait mettre le feu aux poudres.

En attendant, les rumeurs vont bon train. L’une d’entre elles, infirmée par l’un de nos envoyés spéciaux, fait état de la présence de militaires autour de la Radio télédiffusion ivoirienne (RTI), dans le quartier de Cocody. Il n’en est donc rien, même s’il est vrai qu’aux alentours de 9 heures (locales) des gendarmes ont fait irruption au siège de la CEI pour faire évacuer les journalistes, sans explication.

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Gbagbo rejette d’avance une partie des résultats

Dans le camp du candidat Laurent Gbagbo, en effet, on se prépare au pire. Le chef de la campagne du présidant sortant, Pascal Affi N’Guessan, a d’ores et déjà affirmé lundi soir qu’il demanderait que les résultats dans les régions nordistes des Savanes, de Denguele et du Worodougou soient invalidés « parce que les critères de transparence n’ont pas été respectés ». Dans ces zones, selon Gbagbo lui-même, des partisans d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) auraient essayé de voler des urnes et de prendre en otages certains des partisans de La majorité présidentielle (LMP).

Le Rassemblement des républicains (RDR) de ADO, soutenu par l’opposition ralliée dans le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a lui aussi dénoncé de « graves empêchements » concernant ses militants qui auraient été exclus du vote dans le sud et dans l’ouest du pays. Mais sans dire s’il demanderait une annulation du scrutin dans ces régions.


Le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), Young-Jin Choi,
au cours d’une conférence de presse le 29 novembre,
au lendemain du second tour de l’élection présidentielle.
© Émilie Régnier, pour J.A.

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Retrait des observateurs

Lors d’une conférence de presse, lundi soir, le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, a quant à lui jugé le scrutin globalement satisfaisant. « Le second tour de l’élection s’est […] globalement déroulé dans un contexte démocratique », s’est-il félicité. « Je n’ai aucun doute que la volonté du peuple ivoirien […] sera respectée », a-t-il ajouté.

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Les opérations de vote, de dépouillement, de centralisation des résultats et de décompte global sont désormais achevées. Ayant fini leur travail, les observateurs de l’élection sont déjà en train de faire leurs bagages pour quitter la Côte d’Ivoire. Et l’armée ivoirienne a entamé mardi le transfert à Abidjan des quelque 2 000 hommes qui avaient été déployés en renfort dans le Nord, tenu par les ex-rebelles des Forces nouvelles.

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