Ségolène Royal annonce sa candidature aux primaires socialistes
La présidente de la région Poitou-Charentes a pris de vitesse ses partenaires socialistes en annonçant, sept mois avant leur date sa candidature aux primaires du parti. Échéances déterminantes dans le choix du candidat pour la présidentielle de 2012.
Il y a quelques jours, la première secrétaire du Parti socialiste (PS) Martine Aubry évoquait la possibilité d’une candidature en entente avec Dominique Strauss-Kahn (DSK) et Ségolène Royal. Comme pour la démentir, celle-ci vient d’annoncer lundi 29 novembre qu’elle concourrait en solo, et qu’elle était bien « candidate à la candidature » socialiste pour la présidentielle de 2012.
Plus de sept mois avant le dépôt des dossiers pour les primaires socialistes, l’élue de Poitou-Charentes et ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 affirme avoir « consulté » ses deux principaux rivaux. Selon elle, « il faut du temps pour convaincre les Français » et la droite, elle n’a pas attendu pour se lancer dans la précampagne de 2012.
DSK en numéro deux
Et pour enfoncer le clou et montrer qu’elle ne se désolidarise pas de l’équipe socialiste, elle a même déjà envisagé une compensation pour Dominique Strauss-Kahn, si elle venait à être élue présidente de la République. Selon elle, « il sera indispensable […] serait le meilleur Premier ministre que la France pourrait avoir ». Tout en précisant que selon le patron du FMI lui-même, il n’était pas question, pour le moment de revenir en France pour la campagne socialiste, qui débutera avant la fin de son mandat à la tête de l’institution financière internationale.
Et en effet, la suggestion de Ségolène Royal a plutôt amusé les amis de DSK. « C’est inouï ! Il va quitter Washington et le FMI pour devenir le Premier ministre de Ségolène Royal ! », a déclaré l’un d’eux à l’AFP.
Calmer le jeu…
Martine Aubry quant à elle, n’a pas encore réagi à l’annonce de l’entrée en campagne de sa « rivale ».
Elle se trouvait mardi à Lille « pour s’occuper des sans abri, ce qui était prévu à son agenda », selon son entourage.
Les autres socialistes ont tenté de minimiser la candidature de Ségolène Royal pour ne pas en faire un drame au sein du Parti et montrer que le travail en concertation se poursuivait. Harlem Désir a estimé que chacun était « libre de se présenter »,
Ségolène Royal « a toute légitimité et le droit d’être candidate », a dit encore la strauss-kahnienne Marisol Touraine. « Sa candidature est normale, elle n’a jamais caché son jeu », a renchéri sur LCI Claude Bartolone, proche de Mme Aubry.
… ou accélérer le processus
Certains socialistes estiment en revanche que cette annonce oblige Solférino (siège du PS) à s’engager dans la bataille de la présidentielle au plus vite. Si le PS continue d’affirmer que le calendrier – qui prévoit le dépôt des candidatures socialistes en juin 2011 et le scrutin interne à l’automne – ne sera pas modifié, d’autres pensent qu’il faut hâter le pas, pour éviter de reproduire l’image d’un PS divisé et indécis.
Pour Bruno Le Roux, proche du probable candidat François Hollande, l’afflux de candidatures (Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal…) risque d’entraîner « cacophonie » et « confusion ». « Il faut qu’avant le 15 juillet, nous ayons désigné notre candidat », a-t-il préconisé.
« Il ne faut pas que la libre présentation des candidatures tourne à la foire d’empoigne », a pour sa part prévenu Jean-Christophe Cambadélis, partisan de DSK. Socialiste, mais qui demeure éloigné de Solférino, Jack Lang a qualifié la situation de « consternante ». « Pauvre Parti socialiste ! », a-t-il lancé. (avec AFP)
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