Laborieuses discussions entre l’Afrique et l’Europe à Tripoli

Du 29 au 30 novembre ont lieu à Tripoli des discussions sur la relance du partenariat économique entre l’Union européenne et l’Afrique initié à Lisbonne en 2007. APE, climat, immigration : les points de désaccord restent nombreux.

Les dirigeants européens et africains de 80 pays sont réunis à Tripoli, le 29 novembre 2010. © AFP

Les dirigeants européens et africains de 80 pays sont réunis à Tripoli, le 29 novembre 2010. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Constat d’échec à Tripoli, où sont réunis depuis lundi jusqu’à aujourd’hui les dirigeants africains et européens de 80 pays. Objectif : tenter de relancer un partenariat économique très fragile entre les deux continents. « Nous avons échoué dans notre partenariat économique », a déclaré d’emblée le leader libyen Mouammar Kadhafi devant les participants. « Nous avons commencé avec une série de conventions [au sommet de Lisbonne en 2007, NDLR] mais ces accords ne sont pas effectifs », a-t-il ajouté, non sans avertir que l’Afrique pourrait se tourner vers d’autres régions du monde, comme l’Amérique latine, la Chine ou l’Inde.

La raison de l’échec tient à de nombreux contentieux sur les questions du commerce, bien-sûr, mais aussi de l’immigration ou du climat, à l’heure où s’ouvre sur ce dernier sujet un sommet à Cancun, un an après l’échec de celui de Copenhague. » Nous voulons un partenariat d’égal à égal basé sur l’intérêt mutuel et non sur l’exploitation », a ajouté le « Guide » libyen. Un discours jugé « agressif » par un haut diplomate européen, mais dont la tonalité répondait à l’état d’esprit de nombreux dirigeants africains.

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« L’UE et l’Afrique sont appelés à collaborer »

Lors de ce sommet, qui sera suivi d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), six grands thèmes doivent être abordés : intégration régionale, énergie et changement climatique, agriculture, paix et sécurité, gouvernance et droits de l’homme, migration et emploi.

« L’UE et l’Afrique sont appelées à collaborer et à saisir les opportunités offertes par notre potentiel combiné énorme », a estimé de son côté le président de l’UE, Herman Van Rompuy, qui n’a pas souhaité s’étendre sur les blocages entre les deux continents. Contrairement au président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping.

Dans une allocution plus technique, celui-ci a détaillé ces points de frictions qui minent le dialogue africano-européen en appelant notamment à « lever définitivement des blocages comme celui des APE (Accords de partenariat économique), question vitale qui doit être bouclée au plus tôt dans l’intérêt mutuel ».

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La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne absentes

Autre sujet de désaccord : le changement climatique, alors que les Africains ont rejeté une déclaration commune avec l’UE sur ce sujet. « Le document a été rejeté par les pays africains qui estiment que la déclaration reflétait plutôt une priorité européenne », explique un diplomate africain.

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Reste que cette grande messe intercontinentale se déroule sans trois poids lourds du pôle européen : la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, qui n’ont pas précisé les raisons de leur absence. Celle-ci est vraisemblablement à mettre sur le compte de la participation prévue du président soudanais Omar el-Béchir, qui est sous le coup d’un double mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Et qui a finalement annoncé à la dernière minute, dimanche soir, qu’il ne viendrait pas pour « ne pas mettre Tripoli dans l’embarras ». (Avec AFP)

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