Omar el-Béchir se retire du sommet Afrique – Europe
Le président soudanais, sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI, ne sera pas présent au sommet Afrique – Europe qui se tient lundi et mardi à Tripoli, malgré l’invitation du président libyen Mouammar Kadhafi.
Ce sera sans lui. Omar el-Béchir ne fera pas le déplacement à Tripoli pour le sommet réunissant, à partir de lundi 29 novembre et pour deux jours, quatre-vingt dirigeants d’Afrique et d’Europe. Ensemble, ils doivent travailler à la mise en place d’un nouveau partenariat d’égal à égal, portant sur les thèmes économiques, énergétiques, sécuritaires et de paix.
La venue du président soudanais, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis à son encontre un mandat d’arrêt, risquait de perturber le bon déroulement du sommet. Plusieurs chefs d’État avaient opposé une fin de non-recevoir à sa venue, en dépit de l’invitation faite par le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi. Finalement la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne – les trois principales puissances européennes – n’ont pas effectué le déplacement, sans que l’on sache si c’est par crainte de la présence d’Omar el-Béchir.
Omar el-Béchir n’a en effet prévenu qu’au dernier moment qu’il ne viendrait pas, et qu’aucune délégation soudanaise ne serait présente. Il a dit vouloir « ne pas mettre Tripoli dans l’embarras » et a fait état de « pressions européennes ». Il est depuis mars 2009 accusé par la CPI de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, région de l’Ouest du Soudan en proie depuis sept ans à une guerre civile complexe. La Cour a ajouté cette année des charges pour génocide contre El-Béchir.
« Mentalité coloniale »
Dans un communiqué dimanche, Omar el-Béchir a fait savoir que les conclusions et décisions qui seront prises lors du sommet « n’engagent pas le Soudan, qui conserve son droit à prendre des mesures et des positions appropriées afin de faire valoir sa souveraineté ».
Il a au passage dénoncé « l’hypocrisie » et la « mentalité coloniale » des pays européens qui l’exhortent à mettre en œuvre au Soudan l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile Nord-Sud, tout en « sapant sa légitimité ».
Selon lui la position européenne est « une attaque contre l’Union africaine et le Soudan » et qui « mine l’idée d’un dialogue et d’une coopération vraie entre l’Afrique et l’Europe ».
Six grands thèmes ont été choisis pour le sommet de Tripoli : intégration régionale, énergie et changement climatique, agriculture, paix et sécurité, gouvernance et droits de l’homme, et enfin, migration et emploi. Ils devraient être au centre d’un plan d’action (2011-2012) définissant les partenariats prioritaires à mettre en œuvre dans les trois ans.
Alors que l’Europe reste le premier partenaire commercial de l’Afrique, elle subit de plein fouet la concurrence de puissances émergentes, la Chine en tête.
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