Face à la crise, Ericsson met le cap sur le futur
Confronté une concurrence de plus en plus féroce, le leader mondial des équipements télécoms se tourne vers l’avenir pour s’ouvrir de nouveaux marchés. Baptisée « 50 milliards de connexions », sa stratégie prévoit de connecter tous les objets du quotidien à internet. Démonstration de ce pari pour le futur lors du salon Africacom organisé au Cap les 10 et 11 novembre.
Inoffensifs il y a dix ans, les groupes chinois Huawei et ZTE sont devenus les bêtes noires des équipementiers occidentaux. Attaqués, y compris sur les marchés européens, Alcatel, Nokia-Siemens et Ericsson, leader mondial avec 40 % du marché, ont dû chercher la parade. Une réaction qui invariablement est passée par une baisse des tarifs et un important travail de réduction des coûts opérationnels.
Mais récession mondiale oblige, la concurrence est plus féroce que jamais. Résultat, depuis deux ans, les carnets de commande peinent à se remplir. Pour 2010, tous prévoient une croissance nulle ou en très légère hausse. Et les perspectives ne sont pas forcément réjouissantes à moyen terme.
Connecter les objets
C’est dans ce contexte qu’Ericsson a dévoilé en début d’année sa nouvelle stratégie baptisée « 50 milliards de connexions pour 2020 ». Alors que la population mondiale devrait atteindre environ 7,5 milliards d’individus dans 10 ans, le numéro un mondial ne veut plus limiter les connexions internet aux ordinateurs, smartphones et autres tablettes. Mais les étendre à tous les objets pour lesquels cela présente un intérêt.
« Si on regarde l’histoire des télécoms, les 100 premières années ont été consacrées à relier des lieux, puis ces 20 dernières années ce fut au tour des gens grâce au mobile. Maintenant, l’objectif est de connecter les objets », justifie Lars Linden, patron de l’Afrique pour Ericsson. Une prophétie qui si elle se réalise ouvrirait de nouvelles perspectives commerciales à l’ensemble des acteurs du secteur, des équipementiers aux opérateurs.
Début novembre, le groupe suédois est venu en force au salon Africacom organisé dans la ville du Cap en Afrique du sud pour présenter quelques applications concrètes de ses axes de recherche.
Sur son stand, une dizaine d’ingénieurs enchaînent les présentations. Au centre du dispositif, des écrans plats qui reliés à internet prennent une autre dimension. Émissions de TV, web, réseaux sociaux, tout y est regroupé.
e-consultation
Mais la technologie peut aller beaucoup plus loin, par exemple dans le suivi des personnes atteintes de maladies chroniques. « Chaque jour, une alerte me rappelle que je dois prendre mon traitement. Et lorsque je me pèse ou prend ma tension artérielle, les appareils étant eux même connectés à internet, l’ensemble des informations est envoyé vers mon dossier médical auquel mon médecin lui aussi connecté a accès en temps réel. S’il détecte une anomalie, il peut ainsi me solliciter pour un entretien en visioconférence », illustre Wonder Ndiovu, expert en logiciel d’Ericsson lors d’une simulation.
Plus surprenant, grâce à un code-barres, comme dans les supermarchés, la connexion à internet, permet aussi gérer les commandes de médicaments. Fini les ruptures de stock, le réapprovisionnement auprès de la pharmacie est automatisé.
Loin des réalités africaines ?
La démonstration est impressionnante, cependant le décalage avec les réalités du continent semble bien grand. D’autant que les utilisateurs d’internet y sont encore peu nombreux et que plus de 90 % du chiffre d’affaire des opérateurs provient des appels classiques.
« Les gens pensent que nous vendons en Afrique, ce que nous vendions en Europe il y a 10 ans. C’est faux, nos clients bénéficient de la dernière technologie, réagit Lars Linden. Notre vision sera bientôt une réalité y compris sur le continent. Nous allons connecter votre téléviseur, votre voiture, votre frigo, les salles de réunions de votre entreprise…Transport, éducation, santé, e-gouvernement, les applications sont infinies. »
Pour le dirigeant d’Ericsson, c’est une évidence, toutes les entreprises où qu’elles soient devront dans les années qui viennent mettre les enjeux de la connectivité à leur agenda, sous peine de disparaître. Et pour faire partie des équipementiers les mieux placés pour les accompagner, le groupe suédois ne mégote pas. Il alloue plus de 3,5 milliards d’euros chaque année à ses projets de recherche et de développement.
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