Présidentielle : les camps Gbagbo et Ouattara s’accusent d’obstructions

Au cours de deux conférences de presse tenues à l’issue du second tour de l’élection présidentielle, les camps des deux candidats Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara se sont mutuellement accusés d’être responsables, localement, de graves irrégularités.

Des électeurs attendent la venue du président sortant Laurent Gbagbo, le 28 novembre à Abidjan. © Émilie Régnier pour J.A.

Des électeurs attendent la venue du président sortant Laurent Gbagbo, le 28 novembre à Abidjan. © Émilie Régnier pour J.A.

Publié le 29 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Dès la fin du second tour de la présidentielle ivoirienne, dimanche 28 novembre, le porte-parole du candidat Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan est monté au créneau pour dénoncer « de graves irrégularités dans les zones encore sous contrôle des Forces nouvelles ». « Dans ces zones, le scrutin n’a été ni transparent ni sincère. Agressions, intimidations et menaces ont été plus nombreuses qu’au second tour », a-t-il affirmé.

Pascal Affi N’Guessan a égrené, à l’occasion d’un point de presse au QG de campagne de La majorité présidentielle (LMP) une longue liste « d’agressions ». À Korhogo (région des Savanes), l’ancien ministre Lanciné Gon Coulibaly et d’autres membres du camp présidentiel se seraient réfugiés au siège de l’Onuci. À Zuénoula, à Biankouma, à Séguéla, le camp Gbagbo dénonce des « séquestrations ». Affi accuse des éléments de l’ex-rébellion « lourdement armés » et des militants du camp adverse, eux aussi « armés ». Il déplore « l’impuissance » du Centre de commandement intégré (CCI), forte mixte composée de militaires loyalistes et d’ex-rebelles chargée de sécuriser le scrutin. D’ores et déjà, Pascal Affi N’Guessan annonce des « réclamations » en vue d’obtenir « l’annulation » des résultats dans certains bureaux de votes, notamment ceux où les représentants de La majorité présidentielle auraient été « chassés ».

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Le RDR réplique

Le porte-parole de Gbagbo a aussi évoqué « un taux de participation moyen », plus bas que celui du premier tour. Une tendance qui serait, selon lui, plus forte dans le « V » baoulé, au centre du pays, fief électoral du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, ex-parti unique. « Cela signifie que l’appel au report des voix de Henri Konan Bédié en faveur d’Alassane Ouattara n’a pas été suivi », a-t-il assuré.

De son côté, le Rassemblement des républicains (RDR) a lui aussi tenu une conférence de presse peu après la fermeture des bureaux de vote. Le parti d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) accuse les partisans de Laurent Gbagbo d’avoir empêché bon nombre de ses propres électeurs d’aller voter à Abidjan et dans le centre-ouest. Un responsable du parti, Marcel Amon Tanoh, a affirmé que le camp présidentiel avait également empêché certains de ses représentants d’être « effectivement présents dans les bureaux ».

« Ces dysfonctionnements ont été constatés évidemment dans les zones forestières (centre-ouest, NDLR) à forte concentration de baoulés, dans les zones des baoulés dans le centre, dans le district d’Abidjan, en particulier dans les communes de Yopougon ou Abobo », a-t-il précisé. Quels que soient les résultats de la présidentielle, attendus à partir de lundi, des recours sont donc à prévoir.

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