Présidentielle : le décompte a commencé, les premiers résultats attendus ce lundi
Malgré des actes de violence apparemment isolés, qui ont fait au moins deux morts, les Ivoiriens ont voté dans le calme dimanche 28 novembre pour élire leur futur président – Laurent Gbagbo ou Alassane Dramane Ouattara (ADO). Les premiers résultats de l’élection présidentielle ivoirienne devraient être dévoilés à partir de lundi. Reportage.
Le décompte du second tour de l’élection présidentielle opposant Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara (ADO) a débuté peu après 17 heures en Côte d’Ivoire après la fermeture des bureaux de vote. La mobilisation était apparemment moins forte qu’au premier tour (plus de 83 %) mais elle reste tout de même élevée. Selon différentes sources, le taux de participation oscillerait entre 50 et 70 %. Des incidents, enregistrés dans plusieurs régions du pays, auraient provoqué au moins deux morts, un militaire et un civil, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Le couvre-feu mis en place samedi soir est maintenu jusqu’au 2 décembre mais a été légèrement « aménagé » pour faciliter le travail de la Commission électorale indépendante (CEI). Les Ivoiriens attendent, avec une certaine anxiété, les premiers résultats partiels qui devraient être donnés dès lundi par la CEI.
La journée avait débuté calmement avec l’ouverture des premiers bureaux de vote entre 7 heures et 8 heures du matin. « Nous espérons que les candidats Gbagbo et Ouattara respecteront leurs promesses en reconnaissant le verdict des urnes », expliquait un Abidjanais tôt ce matin dans le quartier du Plateau. Le Premier ministre, Guillaume Soro, a voté un peu après 10 heures dans un bureau de la ville de Bassam à l’est d’Abidjan en appelant, une nouvelle fois, ses compatriotes au calme. Henri Konan Bédié, troisième du premier tour, a accompli son devoir peu après au Lycée Sainte Marie de Cocody. « Nous sommes confiants », a-t-il indiqué très laconiquement.
Alassane Dramane Ouattara allant voter au Lycée Sainte Marie de Cocody.
© Émilie Régnier pour J.A.
Journée historique
Son allié Alassane Ouattara, finaliste contre le président Gbagbo, a voté sur le même lieu vers 11h45. Il était accompagné de son épouse, Dominique Ouattara, et de plusieurs proches comme Aly Coulibaly, son porte parole, et Hamed Bakayoko, l’ex-ministre des Ntic. « Je voudrais remercier tous les concitoyens qui ont voté pour moi au premier tour. Je souhaite qu’ils soient encore plus nombreux aujourd’hui pour être élu avec une grande majorité », a-t-il expliqué au milieu d’une cohue de journalistes, photographes et caméramen.
Les médias se sont ensuite dirigés vers l’école primaire publique de la Riviera Golf où le président sortant était attendu sur le coup de midi. Ils ont vu arriver le chef d’état-major adjoint des Forces nouvelles (FN), Issiaka Ouattara alias Wattao, à 12h25, pour voter. Entouré de militaires, il a qualifié cette journée d’historique et affirmé que les ex-rebelles se rangeraient derrière le nouveau président. Laurent Gbagbo n’est venu que vers 15h30.
Il était accompagné de plusieurs conseillers et de fidèles comme les socialistes Albert Bourgi et Guy Labertit. Auparavant, le président avait fait un point de la situation avec ses équipes. « Il y a eu de nombreux cas de troubles. Plus que jamais, le couvre feu est maintenu. Je demande aux Ivoiriens de rester calme pour que la CEI puisse faire son travail », a-t-il précisé après avoir déposé son bulletin dans l’urne.
Le président sortant Laurent Gbagbo allant voter à l’école primaire de la Riviera Golf.
© Émilie Régnier pour J.A.
Affrontements isolés
Selon des sources concordantes, on a enregistré des affrontements entre partisans des deux camps à Korhogo, au nord du pays, ayant conduit les cadres de La majorité présidentielle (LMP) à quitter la ville sous l’escorte de l’Onuci. Le camp présidentiel accuse l’opposition d’avoir orchestré de nombreuses manœuvres d’intimidation dans toute la zone septentrionale. De son côté, l’opposition du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) accuse les partisans du candidat Gbagbo de les avoir empêché de voter dans plusieurs grandes villes de l’ouest et à l’Est, notamment dans le Zanzan, ainsi que dans le district d’Abidjan, dans les communes d’Abobo et de Yopougon.
« Nous avons enregistré des foyers de tension au sud comme au nord du pays, précise Jean Kouadio Bosson, de la Mission d’observation de la Convention de la Société civile ivoirienne (CSCI). Dans l’attente de plus d’informations de nos équipes, il s’agit d’actes isolés, qu’il faudra prendre en compte, mais qui ne sont pas en mesure de remettre en cause le vote car dans la majorité du bureaux, tout s’est bien passé. »
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