Guillaume Soro : « Après la présidentielle, je reprends ma liberté de parole »

Dans une interview à jeuneafrique.com réalisée la veille du second tour de l’élection présidentielle, le Premier ministre Guillaume Soro explique comment il va gérer le scrutin et  faciliter l’acceptation des résultats par les deux finalistes, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Il est également impatient de remettre sa démission au nouveau chef de l’État élu, pour mener à bien ses ambitions politiques. Rencontre.

Guillaume Soro a hâte d’abandonner la Primature pour reprendre ses activités partisanes. © AFP

Guillaume Soro a hâte d’abandonner la Primature pour reprendre ses activités partisanes. © AFP

Publié le 28 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Guillaume Soro entend bien conserver jusqu’au coup de sifflet final le contrôle du match électoral. « Mon rôle est celui d’un arbitre même si je ne peux pas brandir de cartons rouges », explique le Premier ministre ivoirien dans sa suite du Golfe Hôtel à Abidjan, qui lui sert de bureau et de salon pour recevoir ses hôtes après une journée de travail à la Primature. Difficile de savoir dans ce contexte qui est son favori et, plus encore, qui obtiendra son vote.

« Un jour, on pense que je vote pour l’un des candidats, dit-il. Le jour d’après que mon cœur balance pour l’autre. Ma principale préoccupation est que ce scrutin historique soit libre et transparent », explique-t-il. Entre les deux tours, le chef du gouvernement a multiplié les réunions avec ses collaborateurs, les deux candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les responsables de la CEI, les forces armées, les observateurs, le médiateur Blaise Compaoré et les représentants de la communauté internationale pour améliorer le dispositif électoral et sécuriser le scrutin.

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« Nous sommes un grand peuple »

Soro a vivement conseillé aux deux finalistes de la présidentielle de respecter le verdict des urnes et a également tenté de désamorcer avec Compaoré la crise liée à l’instauration du couvre-feu jusqu’à mercredi prochain par le président candidat. Il a aussi demandé à la population de se montrer disciplinée et a lancé un appel au calme. « Nous avons le devoir de montrer au monde entier que nous sommes un grand peuple capable d’aller aux élections, de promouvoir la démocratie, a-t-il affirmé avant de déplorer les querelles entre la CEI et la mission d’observation de l’Union européenne : « On a déjà beaucoup de problèmes à régler… »

Guillaume Soro suivra la nuit électorale de son PC opérationnel installé dans le quartier de la Riviera à Abidjan. Un endroit où il examinera avec ses collaborateurs l’arrivée des résultats. Il s’attend à devoir jouer, une nouvelle fois, les médiateurs pour faire accepter le verdict au perdant. Ensuite, il remettra sa démission au chef de l’État. « Je suis content d’en finir, clame-t-il. Être Premier ministre, c’est une fonction, pas un métier. Enfin je vais pouvoir reprendre ma liberté de parole et d’action. »

Réforme constitutionnelle

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Soro affiche son intention de se présenter aux élections législatives de février prochain, dans sa région de Ferké (Nord), en pays sénoufo. Et compte aussi faire élire une quinzaine de ses proches à travers le pays pour pouvoir peser sur les débats à l’Assemblée nationale. Il pense que le prochain chef de l’État devrait opérer un redécoupage électoral pour tenir compte des nouvelles réalités démographiques et, à terme, réformer la Constitution.

« Je suis notamment pour la révision de l’article 35 sur les conditions d’éligibilité et le renforcement des prérogatives du Parlement », précise-t-il. S’il aspire aussi à un repos bien mérité après huit années très éprouvantes, il n’exclut pas de poursuivre sa formation, bien qu’il affirme avoir beaucoup appris et grandi très vite en exerçant le pouvoir.

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