Procès Bemba à la CPI : l’horreur au premier témoignage
Cité par l’accusation, le premier témoin du procès de Jean-Pierre Bemba devant la CPI a raconté ce qu’il avait vu des exactions présumées des banyamulenge en Centrafrique en 2002 et 2003.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour entendre à la barre le témoignage des victimes présumées des « banyamulenge », ces miliciens du Mouvement pour la libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, envoyés en Centrafrique en 2002 et 2003. Mardi 23 novembre, le deuxième jour du procès devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye de l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le premier témoin est venu raconter un viol et deux meurtres.
« Une femme m’a amené sa fillette de 8 ou 9 ans en sang, violée », a raconté le témoin. L’enfant était encore « potelée », a-t-il continué. « Puisque la petite est encore … fraîche, ils n’ont pas pris la maman, ils ont préféré la petite, ils l’ont violée devant sa maman dans la maison. (…) Je ne connais pas le sort de cette fillette, ils l’ont violée, des grands hommes comme moi, ils l’ont violée », a sangloté le témoin. » Quand je dis "ils", c’est les banyamulenge de Bemba », a-t-il précisé, caché aux regards du public par un rideau, l’anonymat étant requis par mesure de sécurité.
Miliciens reconnaissables
Le témoin a également relaté deux meurtres : celui d’un homme « d’un certain âge », tué parce qu’il s’interposait alors qu’un homme de M. Bemba lui volait un canard et celui d’un garçon. « Il lui ont dit "tu es notre ennemi", ils croyaient que c’était un rebelle, ils l’ont abattu par derrière, la balle est partie de son anus et elle est sortie par la tête ».
Auparavant, le témoin avait raconté aux juges l’arrivée des hommes du MLC au PK12 (« point kilométrique 12 ») au nord de Bangui. Chaussés de bottes en caoutchouc, et non de rangers comme les soldats de l’armée centrafricaine, les miliciens de Bemba étaient aussi reconnaissables grâce à leurs bérets de toutes les couleurs.
Le jour de l’arrivée du MLC au « PK12 », « il n’y a pas eu de problème », a souligné le témoin qui s’exprimait en français. Mais « le lendemain autour de 05H00, on s’est réveillé avec des coups de feu, c’était le trouble général ».
« Ils sont entrés dans chaque maison, ils ont pris tout ce qui leur tombait sous la main, les radios, les portables… », a-t-il raconté avant de se souvenir « d’un soldat de la rébellion de M. Bemba qu’on appelait "Coup-pour-coup" : il était d’une rare cruauté ». Suite du récit aujourd’hui… (Avec AFP)
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