CPI : distribution des rôles au procès de Jean-Pierre Bemba
Alors que la première audience du procès de Jean-Pierre Bemba s’ouvrait cet après-midi à La Haye devant la CPI, les différentes parties ont exposé leurs principaux arguments lors d’une conférence de presse matinale.
Quelques heures avant l’ouverture du procès de Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI), lundi après-midi à La Haye, les différents acteurs de la procédure ont donné le ton lors d’une conférence de presse.
Il y a d’abord la greffière, Silvana Arbia, qui déroule avec sobriété les règles de fonctionnement de la Cour et quelques principes de la justice internationale. Costume bleu sombre et chemise blanche, Luis Moreno-Ocampo, le procureur, lui emboîte le pas et explique l’enjeu du procès. « Bemba n’a pas violé de femmes, il n’a pas donné d’ordres […], mais c’est sa responsabilité de commandant qui est en cause », dit-il.
Décryptage : si Bemba n’était pas sur le terrain au moment des viols, meurtres et pillages commis par ses troupes en Centrafrique en 2002 et 2003, il ne peut s’en laver les mains pour autant. En tant que chef militaire, il est comptable des actes de ses subordonnés. « C’est un message pour tous les responsables de commandement dans le monde », avertit Luis Moreno-Ocampo.
Face aux victimes
Suivent les trois représentants des quelque 750 victimes ayant demandé à participer au procès. Ils mettent des visages sur une affaire que le jargon juridique et l’épaisseur du dossier ont parfois désincarnée : « Il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants », rappelle Paolina Massida, du Bureau du Conseil des victimes de la CPI.
Puis les trois avocats de Jean-Pierre Bemba clôturent la conférence. Volontiers solennel, ménageant des silences entre les mots, Nkwebe Liris, qui dirige l’équipe, déclame : « Je suis au regret de vous dire que vous allez assister, pour la première et, espérons le, la dernière fois, au procès le plus inéquitable qu’une justice internationale ait été amenée à conduire. » Avant de terminer sur une note combattive : « Regardez dans mes yeux, ils ne reflètent pas le visage du chef d’une équipe larmoyante, mais d’une équipe forte de la confiance et de la conscience des faiblesses de l’accusation. »
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