Sékouba Konaté veut être le ministre de la Défense du futur président

Contre toute attente, ou presque, le président par intérim de la Guinée, Sékouba Konaté, a déclaré qu’il était intéressé par le portefeuille de la Défense dans le futur gouvernement qui sera mis en place après la proclamation définitifs de l’élection présidentielle.

Le président de la transition, le général Sékouba Konaté (C), le 7 novembre 2010 à Conakry. © AFP

Le président de la transition, le général Sékouba Konaté (C), le 7 novembre 2010 à Conakry. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Il y a peu, il menaçait de tout quitter, de « claquer la porte » et de partir loin, bien loin de la Guinée. Il disait à qui voulait l’entendre que le pouvoir ne l’intéressait pas, et encore moins la politique. Mais aujourd’hui, ce n’est plus la même musique. Vendredi, le général Sékouba Konaté a déclaré à la presse qu’il était prêt à rentrer dans le gouvernement du futur président, lequel a de fortes chances d’être Alpha Condé, vainqueur du second tour de l’élection présidentielle du 7 novembre dernier, selon les résultats provisoires, avec 52,5 % des voix contre 47,5 % pour l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.

« Si on me le demande, j’accepterai d’être le ministre de la Défense du futur président », a expliqué Sékouba Konaté, en réponse à la question d’un journaliste. Depuis janvier, il est à la fois président de la transition et ministre de la Défense, une fonction qu’il occupait également quand la junte dirigeait le pays, du temps du commandant Moussa Dadis Camara.

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Les forces de l’ordre mises en cause

Konaté s’est engagé a restituer le pouvoir aux civils après la proclamation des résultats définitifs, qui doit intervenir au plus tard le 2 décembre, après l’examen d’une plainte de Cellou Dalein Diallo pour « fraude ». « Que les deux leaders acceptent de travailler ensemble parce qu’aucun d’eux ne peut aller sans l’autre, qu’ils acceptent de mettre en application tous les accords qu’ils ont signés [concernant en particulier le respect du résultat des urnes, NDLR] », a-t-il martelé.

Pour l’instant, l’annonce des résultats provisoires a entraîné de violentes manifestations des militants du parti de Cellou Dalein Diallo. Prises à partie, les forces de l’ordre ont rarement répliqué avec toute la retenue nécessaire, faisant feu sur des civils sans défense. Le bilan provisoire est de sept morts selon l’AFP, au moins 10 à 12 selon des ONG.

Dans un communiqué reçu à Dakar, l’International Crisis Group affirme que « les forces de défense et de sécurité se sont engagées dans des attaques systématiques contre les partisans de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Diallo, un parti principalement associé au groupe ethnique peul ». Ces attaques se sont produites « dans les principales zones urbaines de la région du Fouta » en Moyenne-Guinée (centre) où vivent la majorité des Peuls. À la suite des violences, le président de la transition guinéenne, le général Sékouba Konaté, a décrété mercredi l’état d’urgence jusqu’à la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle. (Avec AFP)

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