La justice rwandaise à la poursuite de quatre proches de Kagamé en exil

Quatre anciens proches du président rwandais Paul Kagamé, aujourd’hui dissidents et en exil, sont cités à comparaître pour « atteinte à la sécurité de l’État ».

Parmi les quatre accusés, l’ex-chef d’état-major, le général Faustin Kayumba Nyamwasa. © AFP

Parmi les quatre accusés, l’ex-chef d’état-major, le général Faustin Kayumba Nyamwasa. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 19 novembre 2010 Lecture : 1 minute.

Ils sont quatre, tous cités à comparaître devant la Haute cour militaire à Kigali avant le 15 décembre, mais aucun n’est réellement attendu. Il s’agit du général Faustin Kayumba Nyamwasa, du colonel Patrick Karegeya, de l’ancien procureur général Gérald Gahima et son frère le major Théogène Rudasingwa. Inculpés de « trouble à l’ordre public, atteinte à la sécurité de l’État, injures et diffamation, sectarisme et création d’une association de malfaiteurs », ils vivent tous en exil et ne devraient pas se présenter à leur procès. Ils devraient donc être jugés par contumace.

Les quatre prévenus sont tous d’anciens proches du président Paul Kagamé. Entrés en dissidence, ils avaient dénoncé « un gouvernement minoritaire aussi répressif qu’irresponsable » dans un texte publié début septembre. Dans lequel ils ont exigé la mise en place d’« un gouvernement de coalition qui inclurait l’opposition actuellement exclue du jeu politique ».

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Contre-offensive

Un mois plus tôt, le colonel Patrick Karegeya, ex-chef des services de renseignements extérieurs avait appelé les Rwandais à se « soulever » contre la « dictature » de Kagamé dans un article du bi-hebdomadaire ougandais The Observer, paru le 3 août.

« Aucun des quatre n’a le minimum d’intégrité ou l’autorité morale requise pour critiquer l’actuel gouvernement », avaient réagi sur le site mykagame.com le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Jill Rutaremera et le conseiller du président Kagamé pour les questions de défense, le brigadier général Richard Rutatina. Lesquels en ont également profité pour accuser Nyamwasa d’avoir fait preuve de « favoritisme et [d’] irresponsabilité » à la tête de l’armée, traiter Rudasingwa d’« escroc notoire » et affirmer que Gahima était recherché pour fraude par la justice australienne.

Enfin, les « porte-flingues » de Kagamé avaient accusé Karegeya d’avoir « saboté les efforts nationaux et internationaux en vue de localiser et arrêter » Félicien Kabuga. Ce milliardaire recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle présumé dans le génocide de 1994.

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