Tentative de putsch à Antananarivo : négociations avec les mutins en cours
Le groupe d’officiers qui a tenté mercredi de mener une tentative de putsch était toujours retranché jeudi matin dans une caserne près de l’aéroport d’Antananarivo. Des négociations ont commencé, selon les autorités malgaches.
Le groupe d’une vingtaine de militaires qui tente actuellement un coup de force à Madagascar semble bien isolé. Hier en milieu de journée, leur chef le général Noël Rakotonandrasana, ancien ministre des Forces armées limogé en avril dernier, avait pourtant déclaré avoir « suspendu » toutes les institutions existantes. Expliquant que c’était « un Comité militaire qui [allait] gérer les affaires du pays ». Une déclaration restée sans effet apparent tout au long de l’après-midi.
Jeudi matin, des négociations étaient en cours avec les mutins retranchés dans une caserne de l’aéroport d’Antananarivo, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. « La position [des mutins, NDLR] est maintenue. Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure. Il n’y aura pas de "grand pardon", des consignes ont été données », a indiqué un membre des forces militaires malgaches.
La veille au soir, le Premier ministre Camille Vital a tenu à rassurer ses compatriotes dans une interview téléphonique à la chaîne France 24. « Vous parlez de tentative : tentative n’est pas confirmation. Ils ont tenté de faire un coup d’État, jusqu’à présent tout est sous contrôle et cela se passe dans le normal », a-t-il expliqué avant d’ajouter que les mutins ne s’étaient emparés d’aucun bâtiment officiel. « On ne peut pas chanter victoire par rapport à la situation mais une chose est sûre, on est en train de gérer la situation », a-t-il conclu.
Référendum constitutionnel
Peu auparavant, le chef de la « transition », Andry Rajoelina, a prévenu que « l’État prendra ses responsabilités » face à une tentative de putsch qui avait lieu alors que quelque 8 millions de Malgaches étaient appelés hier à voter pour le premier scrutin depuis le renversement de Marc Ravalomanana en mars 2009.
Il s’agissait d’un référendum ayant pour objet l’approbation d’une nouvelle Constitution plus centralisatrice – mais qui visait aussi à obtenir le soutien implicite des votants au régime de Andry Rajoelina. Âgé de 36 ans, celui-ci a fait abaisser dans le projet constitutionnel l’âge légal pour se présenter à la présidentielle, lequel passe de 45 à 35 ans, ce qui laisserait à l’homme fort de la Grande Île la possibilité de se porter prochainement candidat. Les opérations de vote ont pu se dérouler normalement jusqu’à 18h00 locales.
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