Violences postélectorales : Sékouba Konaté décrète l’état d’urgence
Après que le Premier ministre a décrété mardi soir un couvre-feu à Labé, c’est au tour du président Sékouba Konaté de prendre une mesure radicale pour éviter de nouvelles violences postélectorales. Il a instauré mercredi l’état d’urgence en Guinée, jusqu’à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle.
La tension persiste de manière inquiétante en Guinée, où trois nouveaux corps sans vie ont été découverts à Conakry mercredi matin, portant à au moins sept le nombre de morts en trois jours lors des violences postélectorales. Une situation qui avait déjà amené le Premier ministre de la transition Jean-Marie Doré à décréter un couvre feu dans la région de Labé (centre du pays), mardi soir.
Mais ce n’était apparemment pas suffisant. « Le président de la République décrète, sur l’étendue du territoire national, l’état d’urgence à compter de ce jour 17 novembre, jusqu’à la proclamation par la Cour suprême des résultats du second tour de l’élection présidentielle », a indiqué mercredi à la télévision nationale le directeur du bureau de presse de la Présidence, le commandant Mohamed Kassé.
Tirs à l’arme automatique
Selon le décret présidentiel, signé du général Sékouba Konaté, toute manifestation ou regroupement sont désormais interdits sur l’ensemble du territoire. L’objectif est de sécuriser au maximum les villes, notamment Conakry, pour prévenir de nouvelles violences. Dans le quartier de Ratoma, où les trois nouveaux cadavres ont été retrouvés mercredi matin, des tirs d’armes automatiques avaient été entendus toute la nuit. Selon des témoignages de civils, les forces de sécurité en seraient à l’origine.
Mais le calme ne pourra véritablement revenir que si le candidat malheureux à la présidentielle Cellou Dalein Diallo (47,5 % des voix contre 52,5 % pour son rival Alpha Condé) appelle au calme, comme il l’a fait lundi, avant de se raviser. Il avait accusé mardi les forces de l’ordre d’« assassinats » et de « brutalité sauvage » envers ses partisans et des membres de son ethnie peule. « Je sais ne pas pouvoir compter sur le Premier ministre et le ministre de la Sécurité qui sont derrière cette répression », avait-t-il déclaré.
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