Tentative de putsch : un général affirme avoir pris la tête d’un comité militaire

Le général Noël Rakotonandrasana, qui avait contribué à faire tomber l’ancien président Marc Ravalomanana en mars 2009, a affirmé avoir pris la tête d’un comité militaire. La situation à Antananarivo restait pourtant calme, alors que la population de la Grande Île se prononce aujourd’hui par référendum sur la nouvelle Constitution du pays.

Le général Noël Rakotonandrasana, le 8 avril 2010. © AFP

Le général Noël Rakotonandrasana, le 8 avril 2010. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 17 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« À partir de maintenant, toutes les institutions existantes sont suspendues, et c’est un Comité militaire qui va gérer les affaires du pays. » À en croire le général Noël Rakotonandrasana, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse organisée dans un camp militaire proche de l’aéroport d’Antananarivo, lui et un groupe d’un vingtaine de militaires se sont emparé du pouvoir à Madagascar. Mais selon l’AFP, la situation demeurait normale cet après-midi dans la capitale malgache.

À cette heure, il est difficile de savoir de quoi il retourne précisément. Simple manœuvre pour faire capoter le référendum constitutionnel en cours dans la Grande Île ou vraie tentative de putsch ? La question reste entière.

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« Nous sommes en réunion » à ce sujet, a simplement répondu le Premier ministre Camille Vital, interrogé par l’AFP. « Nous essayons de trouver une solution pour apaiser la situation car on ne veut pas perturber le référendum. Ils sont dans le camp, […] ils sont au nombre de 18. […] Il ne faut jamais sous-estimer personne mais notre souci est la bonne tenue du référendum », a-t-il ajouté.


Bureau de vote lors du référendum constitutionnel, le 17 novembre à Antananarivo.
© AFP

« Je n’ai pas peur »

« Il y a des velléités de troubles de la part de certains qui veulent mettre des bâtons dans les roues de la transition, qui est déjà en marche vers la quatrième République », a déclaré en fin d’après-midi Andry Rajoelina, lors d’une conférence de presse.

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« L’État prendra ses responsabilités et agira en conséquence. Actuellement, il y une réunion à la Primature avec l’état-major. Ce sont eux qui vont déterminer les mesures à prendre », a-t-il ajouté. « J’ai reçu des menaces de mort de la part de militaires si je ne démissionnais pas. Je n’ai pas peur. Dieu me protège », a-t-il conclu.

À ce jour sans affectation, le général Rakotonandrasana est l’homme qui, en prenant la tête de la mutinerie en mars 2009, avait conduit à la démission le président Marc Ravalomanana. Puis il avait été nommé ministre des Forces armées, avant d’être limogé en avril 2010.

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Soupçonné d’avoir conspiré contre le régime, il était resté au Raiamendreny Mijoro, un comité de sages ayant notamment organisé, en septembre, la Conférence nationale qui a marqué le début du processus de sortie de crise après la signature d’un accord politique entre Rajoelina et une centaine de partis.

Dans son communiqué, Rakotonandrasana appelle « tous les militaires, gendarmes et policiers à rejoindre leur camp d’origine », estimant que « règnent l’état de non-droit et les abus de pouvoir » à Madagascar. (Avec AFP)

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