Les ambitions de Nicolas Sarkozy pour l’Afrique

Le président français a accordé une longue interview télévisée mardi soir. Nicolas Sarkozy a évoqué le développement de l’Afrique, qu’il souhaiterait soutenir en tant que président du G20, ainsi que les otages français détenus sur le continent.

Pour Nicolas Sarkozy, « l’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe ». © AFP

Pour Nicolas Sarkozy, « l’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe ». © AFP

Publié le 17 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« L’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe. » Nicolas Sarkozy, interrogé mardi 16 novembre par la télévision française, espère profiter de l’année qu’il passera à la tête du G20 et du G8 pour encourager le développement du continent. Selon lui, le meilleur moyen d’y parvenir est de mettre en place un système de « taxation sur les transactions financières », qui permettrait de financer l’aide publique au développement ainsi que la lutte contre le réchauffement climatique.

« On peut imaginer une taxation très faible pour apporter à l’Afrique et aux pays pauvres les moyens de donner de l’emploi à leur population », a-t-il détaillé. « Si un petit nombre de pays leaders, dont la France, croient dans cette idée, nous la ferons avancer. »

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« Il est capital que le milliard d’habitants en Afrique ait les moyens de se développer. L’échec de l’Afrique sera le drame de l’Europe, notamment sur les problèmes migratoires », a-t-il justifié.

Financements « innovants »

Pour le président, il s’agit d’un chantier prioritaire du G20, tout comme la mise en place d’un nouveau système monétaire international et la stabilisation des prix des matières premières.

En juillet, un rapport commandé à neuf experts internationaux par une douzaine de pays prônait la création d’une taxe sur les transactions de change entre les banques, plutôt que sur les transactions financières. Ce système permettrait de dégager 30 milliards de dollars. 

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L’idée d’une taxe mondiale qui viendrait compléter l’aide publique classique, en baisse dans de nombreux pays développés en raison de la crise financière, fait son chemin depuis plusieurs années. Ces financements dits « innovants» se sont déjà traduits depuis 2006 par, notamment, la taxe mise en place sur le prix des billets d’avion.

L’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait mis en place en 2009 un groupe de travail pour étudier la faisabilité technique et juridique d’une taxe qui serait de l’ordre de 0,005 % sur chaque transaction financière.

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Inquiétude pour les otages d’Aqmi

Le président français a par ailleurs évoqué la question des otages français détenus dans le monde, et notamment ceux dont l’enlèvement en septembre dernier a été revendiqué  par la branche maghrébine d’Al-Qaïda. Ils sont aujourd’hui détenus au Mali.

« Je suis spécialement inquiet pour nos otages au Mali pris en otage par une bande appartenant à Aqmi, je dis aux Français : n’allez pas dans cette région. »

« Pour nos otages en Afghanistan, la situation est complexe, je suis un peu moins inquiet pour eux », a dit le président. Avant d’ajouter : « Et nous avons encore sept otages dans le golfe de Guinée [au Nigeria, NDLR] pour lesquels des négociations sont en cours et nous avons encore un otage en Somalie. C’est un sujet complexe, difficile. Nous ne changerons pas d’un iota notre politique au seul prétexte que nous sommes menacés comme le sont toutes les démocraties. » (avec agences)

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