Sahara occidental : le Front Polisario invite Madrid à prendre position

Le mouvement politique du Front Polisario réclame de l’Espagne une position claire sur les agissements du Maroc au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole.

Lors d’une manifestation à Madrid, le 13 novembre. © AFP

Lors d’une manifestation à Madrid, le 13 novembre. © AFP

Publié le 16 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le ministre des relations extérieures de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, reconnue par l’Union africaine mais pas par l’ONU), Mohamed Salem ould Salek, s’est exprimé au nom du Front Polisario dans un communiqué diffusé mardi 16 novembre. Il y réclame une déclaration officielle de Madrid pour dénoncer « explicitement l’assaut brutal perpétré par les autorités marocaines contre la population civile sahraouie dans le campement de Gdem Izik et la répression féroce en cours dans la ville de Laayoune et dans le reste du territoire du Sahara occidental ».

Le Front Polisario reproche au parti socialiste espagnol (PSOE) ainsi qu’au gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero de ne pas prendre de « position ferme » sur la question, et de privilégier ses relations diplomatiques avec le Maroc. Il sollicite aussi « l’intervention de l’État espagnol pour protéger les citoyens sahraouis et faire respecter les droits de l’homme au Sahara occidental ».

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Il demande enfin à l’Espagne de réclamer au Maroc la fin du blocus imposé au Sahara occidental et le libre accès des journalistes et observateurs internationaux à ce territoire.

Espagne "responsable"

Le démantèlement, le 8 novembre par les forces de sécurités marocaines, d’un camp de contestataires près de Laayoune, où douze personnes au moins ont trouvé la mort, n’en fini pas de faire couler de l’encre. Soutenu par l’Algérie, le Front Polisario voudrait que Madrid appuie ses demandes, dont celle concernant la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Selon le ministre, l’Espagne « est la première responsable » de « ce conflit de la décolonisation ».

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Depuis celui-ci propose au territoire une autonomie élargie, mais qui demeurerait sous sa souveraineté. Le royaume chérifien rejette en bloc l’idée d’une accession à l’indépendance.

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Depuis les incidents de Laayoune, l’Espagne n’a que peu réagi. Une grande manifestation a rassemblé à Madrid plusieurs milliers de personnes samedi, emmenée par les leaders des deux grands syndicats espagnols, Candido Mendez de l’UGT et Ignacio Fernandez Toxo de CCOO, ainsi que l’acteur espagnol Javier Bardem qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental.

Le gouvernement a demandé au Maroc des « éclaircissements » et exprimé sa profonde « préoccupation » mais s’est abstenu de toute condamnation. Zapatero a expliqué que « les intérêts de l’Espagne devaient passer en premier » et que « la relation avec Rabat était une question prioritaire, une question d’État ». (avec AFP)

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