Un mois de prison avec sursis pour le journaliste Latif Coulibaly
Le journaliste sénégalais Abdou Latif Coulibaly, a été condamné mardi 16 novembre à un mois de prison avec sursis par un tribunal de Dakar pour « diffamation » envers Thierno Ousmane Sy, le conseiller du président Abdoulaye Wade. Il a annoncé son intention de faire appel.
Le journaliste sénégalais Abdou Latif Coulibaly, le 11 août 2003 à Dakar. © AFP
Publié le 16 novembre 2010 Lecture : 1 minute.
Un mois de prison avec sursis pour Abdou Latif Coulibaly. Critique à l’égard du pouvoir sénégalais, le directeur de publication de l’hebdomadaire La Gazette a été condamné pour diffamation envers Thierno Ousmane Sy, conseiller du chef de l’État pour les technologies de l’information et de la communication.
« Le tribunal reconnaît coupable M. Coulibaly de diffamation », indique le jugement. Ses deux collaborateurs, Aliou Niane et Alou Badara Coulibaly, ont condamné à la même peine pour « complicité de diffamation ».
Son journal, avait affirmé que « des étrangers, en association avec des nationaux très haut placés dans les structures de l’État s’étaient partagé 40 millions de dollars » de commissions, en 2007, dans le cadre de la vente d’une licence de téléphonie au groupe soudanais Sudatel. Dans une autre édition, le journal avait publié, en une, que Thierno Ousmane Sy était parmi les Sénégalais « identifiés comme étant au centre du scandale ».
Une "grande victoire" inquiétante
Outre ses activités de journaliste, Abdou Latif Coulibaly est également auteur de plusieurs livres d’enquêtes très critiques envers la gestion du président Abdoulaye Wade et de son fils Karim, ministre d’État chargé de l’Énergie, la Coopération internationale, des Transports aériens et des Infrastructures.
« On a gagné », s’est écrié Me El Hadji Diouf, un des avocats de Thierno Ousmane Sy à l’annonce du jugement. « C’est une grande victoire de la vérité. Abdou Latif Coulibaly est peut-être un patriote et un grand journaliste mais cette fois, il s’est trompé », a-t-il ajouté.
« Nous allons interjeter appel, a pour sa part déclaré à la presse Me Ali Fall, un des avocats de M. Coulibaly. Cette décision, je ne la comprends pas. Elle m’inquiète par rapport (à l’avenir) du journalisme d’investigation » au Sénégal. (avec AFP)
