Riadh Bennour : « Mon pronostic ? 7-0 ! »
L’Espérance Tunis, battue 5-0 lors de la finale aller par le TP Mazembé, n’a toujours pas digéré les évènements de Lubumbashi. Samedi à Radès, les Tunisois devront réussir un grand exploit s’ils veulent devenir champions d’Afrique. Riadh Bennour, le président de la section football de l’Espérance, y croit.
Jeuneafrique.com : Riadh Bennour, cette finale-retour promet de se dérouler dans un contexte à la fois tendu et explosif. Avez-vous pris toutes les mesures de sécurité nécessaires pour limiter le risque d’incidents ?
Riadh Bennour : Oui. Nous sommes des gens sérieux et responsables. Nos adversaires congolais n’auront rien à craindre pour leur sécurité. La Tunisie est un pays en plein développement, et on ne peut pas se permettre de ternir son image. Nous avons lancé des appels au calme, et je suis certain que nos supporters, tout en soutenant leur équipe, sauront bien se comporter.
Après le match aller, dans les entrailles du stade de la Kenya à Lubumbashi, les caméras ont pourtant filmé quelques supporters tunisois complètement exaltés. Ils en appelaient presque au meurtre de Moïse Katumbi, le président du TP Mazembé, en disant « qu’il ne rentrerait pas à Lubumbashi ». C’est grave, non ?
Mais hélas, partout dans le monde, il y a des fanatiques, des gens complètement excessifs. On ne peut pas maîtriser toutes les réactions. Mais je le répète, toutes les mesures de sécurité ont été prises. La Tunisie a souvent prouvé sa capacité à accueillir des évènements importants.
Des consignes sont-elles venues d’en haut, c’est-à-dire de la présidence, pour que cette finale se déroule dans de bonnes conditions ?
Non, non. Nous sommes suffisamment conscients de ce qu’il faut faire pour éviter les incidents. Même si, encore une fois, on ne peut pas tout maîtriser.
Pourtant, votre club a été condamné par la Confédaration africaine de football (CAF) à 65 000 dollars d’amende : 50 000 en raison des violences de certains supporters lors de la demi-finale aller contre Al-Ahly au Caire le 3 octobre dernier, et 15 000 à cause du comportement « violent et regrettable des joueurs » à Lubumbashi. Est-il acceptable de voir des professionnels frapper un photographe, comme les images le prouvent ?
Mais ce photographe est venu au milieu des joueurs de l’Espérance et les a provoqués ! Et il y a eu une réponse à la provocation. Était-ce la place de ce photographe ? Moi, j’ai établi un rapport détaillé sur ce qui s’est passé à Lubumbashi. Mais comme nous avions l’interdiction de filmer, il est difficile d’apporter des preuves. Nous répétons qu’il y a eu des choses anormales là-bas, notamment au niveau de l’arbitrage. Beaucoup de ceux qui disent que ce n’est pas à cause de l’arbitre togolais que nous avons pris cinq buts n’ont vu que des séquences du match. Et on ne peut pas juger la performance d’un arbitre sur de courtes séquences. Le match était cousu, tricoté. C’était prémédité.
Si vous croisez Moïse Katumbi avant ou après le match, il vous sera difficile d’éviter de lui serrer la main…
Jamais de la vie ! Je saurai rester digne, mais je ne lui serrerai pas la main. Il sait ce qu’il a fait et nous savons ce qu’il a fait. Il est gouverneur de la province du Katanga. À ce titre, il dirige la police, et j’aurais beaucoup à redire sur les conditions de sécurité hors et à l’intérieur du stade, qui n’est d’ailleurs pas apte à accueillir une finale de Ligue des champions. Et comme ce monsieur a beaucoup d’influence, seules certaines images ont été diffusées.
Malgré les cinq buts de retard, restez-vous optimiste ? Car surmonter un tel handicap, cela ne s’est jamais vu…
Bien sûr que je suis optimiste. Les joueurs, l’entraîneur, tout le monde l’est. Mon pronostic ? 7-0 ! Ce qui s’est passé à Lubumbashi n’a pas décrédibilisé l’Espérance, mais la Ligue des champions. On va tout faire pour montrer que nous sommes les vrais vainqueurs…
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