Arrestation de 21 manifestants contre le référendum de sortie de crise
Une vingtaine de personnes dont trois leaders d’opposition ont été arrêtés ce jeudi 11 novembre à Antananarivo, au lendemain d’une manifestation contre le référendum prévu le 17 novembre prochain à Madagascar.
Des échauffourées ont éclaté mercredi 10 novembre entre la police et des manifestants qui voulaient organiser un meeting dans un stade à Antananarivo pour dénoncer l’organisation du référendum prévu le 17 novembre prochain à Madagascar. Au lendemain de ces affrontements, vingt-et-une personnes dont trois leaders d’opposition ont été arrêtées.
« Fetison Andrianirina, Stanislas Zafilahy, le pasteur Edouard Tsarahame ainsi que 18 autres personnes ont été placés sous mandat de dépôt, ils sont en route pour la prison d’Antanimora [à Antananarivo] », a déclaré Me Hanitra Razafimanantsoa, qui défend ces inculpés.
Ils sont accusés de « participation à une réunion sans autorisation, de refus d’ordre de dispersion et de destruction de biens privés », a précisé Me Razafimanantsoa.
Les « trois mouvances » des anciens présidents avaient voulu organiser ce meeting dans un stade du centre-ville pour dénoncer le processus de sortie de crise mis en place par le régime avec une centaine de partis. Ils jugent la manœuvre unilatérale et refusent donc de reconnaître l’organisation du référendum. Après l’autorisation de la mairie, le préfet avait finalement annoncé à la radio que ce rassemblement était interdit. Les forces de l’ordre avaient alors dispersé les partisans à coup de grenades lacrymogènes, et deux voitures avaient notamment été brûlées.
Risques de remous
Parmi les leaders sous mandat de dépôt, Fetison Andrianirina, chef de file de la mouvance du président évincé, Marc Ravalomanana, est l’une des figures principales de la contestation à Andry Rajoelina. Son arrestation et sa mise en détention pourraient provoquer des remous. Il se bat, tout comme les autres leaders d’opposition, pour obtenir l’annulation de ce référendum. Andrianirina pourrait être en prison le jour du scrutin, puisque l’audience de son procès doit se tenir le 23 novembre, soit après le référendum constitutionnel.
Pour Joseph Randriamiarisoa, de la mouvance Albert Zafy, ce référendum n’existe pas. « Depuis hier, les seules opinions possibles sont le « oui » et le « non », mais pour nous ce référendum n’existe pas ! », s’est-il indigné.
Ce référendum est la première étape électorale d’un processus de sortie de crise élaboré dans le cadre d’un accord politique signé en août par une centaine de partis. Un schéma qui prévoit ensuite plusieurs élections dont une présidentielle en mai 2011. La communauté internationale quant à elle, n’a pas donné son assentiment à ce processus au motif qu’il ne serait « pas assez consensuel et inclusif ».
Depuis près de 20 mois, Madagascar n’arrive pas à trouver une stabilité politique et économique. En mars 2009, Andry Rajoelina alors maire de la capitale Antananarivo avait écarté l’ancien président Marc Ravalomanana. Cependant, de nombreux pays ont estimé que cette prise de pouvoir était illégale, ce qui a entraîné le gel des aides internationales. (Avec AFP)
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