Sékouba Konaté renonce à quitter Conakry

Le président de la transition guinéenne a dû renoncer à un déplacement au Maroc, où il devait recevoir des soins. À Conakry, il souffre de la réputation de n’être jamais là en temps de crise. Or, les résultats du second tour de la présidentielle doivent être annoncés ces jours-ci.

Le président de la transition, le général Sékouba Konaté (à dr.), le 7 novembre à Conakry. © AFP

Le président de la transition, le général Sékouba Konaté (à dr.), le 7 novembre à Conakry. © AFP

Publié le 12 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Sékouba Konaté devait rejoindre le Maroc pour y recevoir des soins médicaux. Mais à la veille de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, son entourage l’a prié de renoncer à tout déplacement. Le général Sékouba Konaté « a renoncé, ce jeudi, à un voyage sanitaire au Maroc pour se mettre à la disposition de son pays, la Guinée », a confirmé dans la soirée le directeur du bureau de presse de la présidence, le commandant Mohamed Kassé, dans un reportage diffusé à la télévision nationale.

Le chef de la transition guinéenne s’est plié aux exigences de diverses personnalités politiques africaines, mais aussi européennes et américaines, qui refusaient de le voir quitter le pays alors même que la tension s’est accrue ces derniers jours, dans l’attente de la proclamation des résultats provisoires du second tour de l’élection, qui a opposé Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé.

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« Jamais là »

« Son absence pouvait susciter des velléités », a ajouté le commentateur du reportage. Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent à Conakry, laissant entendre que le « Tigre » allait quitter le pays pour s’éloigner du climat de relative tension qui règne à l’approche du changement de mains du pouvoir.

« Cela faisait longtemps que l’entourage du général Konaté parlait de sa volonté d’aller à la Mecque. Puis il a parlé d’aller au Maroc. Plusieurs personnalités guinéennes et étrangères lui ont alors dit que ce n’était pas le meilleur moment, qu’il pouvait retarder son départ », a indiqué à l’AFP une source diplomatique.

« On sait que son départ risquait d’être mal interprété du fait de sa réputation de n’être jamais là quand les mauvais coups se passent », a souligné un observateur. Sékouba Konaté, ex-ministre de la Défense de la junte, n’était pas présent à Conakry au moment du massacre de 157 opposants par les forces de défense et de sécurité, le 28 septembre 2009, ni quand le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat en décembre.

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Crainte de troubles

Les observateurs disent redouter des troubles au moment de l’annonce du verdict des urnes, la campagne ayant déjà été marquée par certains heurts politico-ethniques à Conakry et dans l’est. Par ailleurs, l’annonce des résultats a été retardée, ce qui a contribué à accroître les tensions.

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Les résultats provisoires complets du second tour de la présidentielle doivent être publiés d’ici la fin de la semaine. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a diffusé, depuis mardi, des résultats partiels correspondant à environ la moitié du corps électoral, les deux candidats apparaissant au coude à coude.

Les recours et plaintes déposés par les deux camps depuis que s’égrènent les premiers résultats achèvent de créer un climat de suspicion, chacun accusant l’autre d’irrégularités ou de « bourrages d’urnes » commis par ses partisans dans certaines circonscriptions.
 

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