Démantèlement musclé d’un camp de Laayoune : bilan contradictoire

Le campement de quelques milliers de contestataires au Sahara occidental a été démantelé par les forces marocaines. Le bilan de ces violents affrontements est contradictoire selon les sources.

La TV marocaine diffuse les images des affrontements entre Sahrouis et police, le 8 novembre. © AFP

La TV marocaine diffuse les images des affrontements entre Sahrouis et police, le 8 novembre. © AFP

Publié le 8 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Les autorités marocaines ont mené lundi 8 novembre au petit matin, une opération d’envergure contre des militants installés près de Laayoune, au Sahara occidental. Les forces de gendarmerie et les forces auxiliaires ont donné l’assaut pour démanteler un camp de contestataires qui réclament de meilleures conditions de vie, installé près du chef-lieu du Sahara occidental depuis le 19 octobre dernier.

Elles sont intervenues vers 07h00 GMT, utilisant des canons à eau très puissants contre les habitants du campement. Des ambulances ont été aperçues, acheminant des militants du camp, blessés, vers Laayoune.

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Côté marocain, le bilan des affrontements a été porté à cinq victimes, dont des gendarmes, un policier et un pompier, selon les dernières informations transmises lundi soir par les autorités marocaines. Le représentant du gouvernement marocain (le Wali) de Laayoune, Mohamed Guelmous, a par ailleurs fait état de près de 70 autres personnes blessées. Un précédent bilan faisait état de trois morts. Pour sa part, le Front Polisario a indiqué qu’un jeune Sahroui avait été tué.

Cette intervention avait reçu l’aval du parquet, dans le but de « disperser une bande qui refusait à ce que les gens quittent le camp après avoir bénéficié des aides de l’État », ont précisé les autorités locales.

Sous tension

Le campement de Laayoune a été dressé par plusieurs milliers d’habitants aux abords de la ville, pour protester contre « la détérioration de leurs conditions de vie » et réclamer « des emplois et des logements ». Les autorités ont commencé début novembre à distribuer des lots de terrains à certaines catégories comme les veuves, les divorcées et les personnes âgées, mais ces mesures n’ont pas suffi à satisfaire les occupants du camp.

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Dimanche, la route a été barrée par les autorités, et le réseau téléphonique coupé. Un militant d’une ONG locale évoquait alors des « tensions » à l’intérieur du camp et estimait qu’un assaut des forces de l’ordre pouvait être imminent.

Fin octobre déjà, un groupe de jeunes qui tentaient d’accéder au campement avait été pris à partie par la gendarmerie marocaine. L’un d’eux, âgé de 14 ans, avait été tué, et cinq autres blessés.

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Reprise des négociations

La région est actuellement au cœur de discussions entre le Maroc et le Front Polisario. Ils ont repirs ce lundi une troisième session de négociations portant sur l’avenir du Sahara occidental. Ces discussions ont lieu à New-York, sous l’égide des Nations unies, en présence des pays voisins (Algérie et Mauritanie).

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame l’indépendance du territoire, qui passerait par un référendum d’autodétermination. Rabat de son côté, est favorable à un plan de large autonomie mais le Sahara occidental resterait sous sa souveraineté. Mohammed VI est opposé à toute indépendance.

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