Nord-Kivu : six personnes arrêtées pour exploitation illégale de mine

L’interdiction par le président Joseph Kabila en septembre de l’exploitation minière dans les provinces du Kivu et de Maniema est-elle vraiment respectée ? L’arrestation de six personnes prétendant être couvertes dans leurs activités par les autorités locales tendrait à montrer que non.

Un mineur congolais dans le Nord-Kivu en avril 2010. © AFP

Un mineur congolais dans le Nord-Kivu en avril 2010. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer mais personne ne s’en plaindra. Six personnes ont été arrêtées à Bunakwa, à 50 km de Walikale, dans la province du Nord-Kivu. Leur délit : avoir exploité une mine, ce qui est formellement interdit dans la région (provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema) depuis le 10 septembre, sur ordre du président congolais Joseph Kabila, reparti à la conquête de l’est en vue de la présidentielle de 2011.

« Six civils ont été interpellés et mis aux arrêts la semaine dernière, on les a trouvés en flagrant délit d’exploiter la cassitérite », a indiqué le capitaine Victor-Destin Mongombo, chef du parquet militaire à Walikale.

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« Nous sommes en train de mener des enquêtes pour remonter la filière car à les entendre parler, c’est comme s’ils bénéficient de la protection des autorités civiles et militaires qui les incitent à commettre de tels actes », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que « 57 colis de cassitérite, pesant 2 tonnes et demie, ont été saisis hier (jeudi) à Njingala », à une quarantaine de kilomètres de Walikale, et que « ceux qui les détenaient ont pris la fuite ». Le métériau provenait de Bisié, la plus grande mine de cassitérite de la région. Une enquête a été ouverte pour retrouver les coupables. Une tâche qui paraît presque impossible tant la corruption gangrène la région.

« Amer constat »

En interdisant l’exploitation minière en septembre, Joseph Kabila avait « fait le constat amer » que « l’ampleur » du phénomène était le « fait des activités de groupes mafieux qui confortent (…) l’insécurité récurrente ». Le chef de l’Etat ne s’était pas privé de dénoncer « l’implication » d’autorités civiles et militaires dans l’exploitation et le commerce illicites des minerais dont la région regorge (cassitérite-minerai d’étain utilisé dans la soudure-, coltan utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables, or…).

Dans la foulée, l’armée avait mené des opérations dans le territoire enclavé de Walikale où des mines sont exploitées illégalement par des groupes armés, mais aussi par certains militaires dont des officiers ex-membres de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), rallié à Kinshasa début 2009. Puis, fin octobre, le ministre des Mines a demandé aux gouverneurs des trois provinces de faire l’état des lieux sur les sites d’exploitation avant la levée de la mesure de suspension. Qui semble n’avoir été que (très) partiellement respectée. (Avec AFP)

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