FMI : Dominique Strauss-Kahn pointe le mal du chômage des jeunes
Lors d’une visite de 24 heures en Algérie, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a livré son analyse de la situation économique du pays. Trop de chômage chez les jeunes et un secteur privé pas assez dynamique, a-t-il expliqué en substance.
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Dominique Strauss-Kahn veut aider l’Algérie à développer son secteur privé. © B. PIOTR / ENPOL / SIPA
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn (DSK), est arrivé mercredi à Alger pour participer jeudi à un colloque international conjointement organisé par le FMI et la Banque centrale d’Algérie sur le thème « Ressources naturelles, finance et développement : faire face aux anciens et nouveaux défis ».
Après avoir déjeuné avec le président Abdelaziz Bouteflika, DSK s’est entretenu avec son hôte en présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et du gouverneur de la Banque centrale d’Algérie, Mohamed Laksaci. Il a également été reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Les discussions ont été « fructueuses », selon lui.
Le directeur du FMI a pu vérifier que les dirigeants algériens partageaient, au moins en partie, son diagnostic de la situation économique du pays qu’il a livré en fin d’après-midi au cours d’un point presse. Les hydrocarbures, a-t-il expliqué, ont fourni à l’Algérie ainsi qu’à d’autres pays dont le Nigeria, « surtout des ressources, mais pas des emplois. Et le problème aujourd’hui en Algérie, c’est l’emploi ». Un discours que les jeunes Algériens, frappés de plein fouet par le chômage, ne contrediront sans doute pas.
« Politique économique raisonnable »
« Le taux de chômage en Algérie est élevé […] un peu au-dessus de 10 % », a-t-il précisé. « Mais quand on regarde dans le détail, on constate qu’il est bien plus élevé, au-delà de 20 % pour les jeunes. » Et cela en dépit d’un « taux de croissance satisfaisant » (avec des prévisions de 3,8 % en 2010 et de 4 % en 2011 contre 2,4 % en 2009), d’une « politique économique raisonnable » et d’un « taux relativement faible de l’inflation ces jours-ci » (4,9 % en août dernier, selon le gouvernement).
Seul remède pour DSK : mettre à profit les ressources en hydrocarbures « pour pousser en avant le secteur privé qui est encore assez balbutiant. […] Le risque qui est bien connu, c’est que se reposant sur les ressources naturelles, le reste de l’économie a du mal à se développer », a-t-il averti. Avant d’insister le fond du problème, lors de l’ouverture du colloque international au centre de conférence Al-Mithaq, jeudi.
« La gestion responsable des richesses naturelles repose avant tout sur un ferme attachement à la bonne gouvernance », a-t-il déclaré en inaugurant le séminaire. « La bonne gouvernance aide à ce que les recettes provenant des matières premières profitent à toute la société », a-t-il rappelé à l’auditoire. Pour lui, la répartition équitable des richesses est le « défi le plus fondamental ». (Avec AFP)
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