Ligue des champions : vive polémique sur l’arbitrage de la finale aller à Lubumbashi

Le TP Mazembé, large vainqueur de l’Espérance Tunis (5-0) dimanche en finale aller de la Ligue des champions est bien parti pour conserver son titre. Mais les Tunisiens vilipendent la partialité supposée de l’arbitrage mené par le Togolais Djaoupé Kokou. Ambiance…

L’arbitrage de la finale est fortement décrié, certains allant jusqu’à parler de corruption. © Cature d’écran / YouTube

L’arbitrage de la finale est fortement décrié, certains allant jusqu’à parler de corruption. © Cature d’écran / YouTube

Alexis Billebault

Publié le 2 novembre 2010 Lecture : 3 minutes.

La finale retour n’aura lieu que le 13 novembre à Radès, dans la banlieue de Tunis. Mais rien ne semble indiquer que d’ici là, la tension sera retombée. Depuis dimanche, les amabilités fusent entre Lubumbashi et Tunis. Et un homme, l’arbitre togolais Djaoupé Kokou, cristallise (presque) toutes les rancœurs chez les vaincus.

Medji Traoui, le milieu de terrain de l’Espérance, a déclaré que « Kokou a offert cinq buts au TP Mazembé ». Son coéquipier Khaled Korbi est allé beaucoup plus loin dans ses accusations, en assurant au quotidien local Assabah « que l’homme en noir sentait l’alcool. Le TPM viendra à Tunis et on fera ce qu’ils ont fait avec nous. Ils verront ce qu’ils n’ont jamais vu à Radès », a prévenu l’international tunisien.

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« À sens unique »

Joint par jeuneafrique.com, Riadh Bennour, le président de la section football de l’Espérance, a affirmé n’avoir « jamais vu un arbitrage pareil. Tous nos joueurs ont dit que Djaoupé Kokou sentait l’alcool. Il accorde le premier de Mazembé [inscrit par Kasongo au bout de dix-huit minutes, NDLR] alors que le ballon n’a pas franchi la ligne et que le buteur est hors-jeu. Puis il expulse Ben Mansour cinq minutes plus tard, parce qu’un joueur congolais est à terre et qu’un des arbitres assistants lui a signalé, alors que personne n’a vu la faute. Il siffle un penalty qui n’existe pas juste avant la mi-temps. […] Et j’en passe. C’était à sens unique. Je crois que Mazembé voulait en finir dès le match aller », a ajouté le dirigeant tunisois, qui évoque également l’agression dont aurait été victime le responsable des équipements de l’Espérance, et l’absence d’eau chaude dans le vestiaire réservé à son équipe.

Lundi, une rumeur sur la volonté du club tunisois de porter plainte contre l’arbitre pour corruption a circulé. « Je ne veux pas parler de corruption », a tempéré Riadh Bennour. « Pour cela, il faut des preuves. » Bennour a également nié les accusations visant trois de ses joueurs (Darragi, Ben Mansour  et Hichri), lesquels auraient tenté d’agresser l’arbitre à la fin de la rencontre. « C’est faux. Il y a eu des protestations, mais pas d’agression. J’ai surtout vu certains d’entre eux jouer en pleurant ! »

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« Des preuves ! »

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À Lubumbashi, Frédéric Kitenge réplique en qualifiant les Tunisiens de « mauvais perdants. Ils ne s’attendaient pas à subir une telle défaite. Certains se sont même comportés comme des voyous », a souligné le manager général des Corbeaux, contacté par jeuneafrique.com. « Nous, quand nous avons perdu 3-0 là-bas en phase de poule, nous n’avons pas cherché d’excuses, car on sait perdre ! Et puis, c’est toujours comme ça avec les équipes du Maghreb : chez eux, les arbitres sont toujours corrects. Et à l’extérieur, ils sont corrompus. Je vous rappelle que l’Espérance n’est pas venue se plaindre de l’arbitrage quand, grâce à un but très litigieux, elle a battu Al-Ahly (Égypte), obtenant ainsi sa place en finale », a ironisé le dirigeant congolais, informé des soupçons de corruption évoqués par les Tunisiens. « Ceux qui en parlent n’ont qu’à apporter des preuves ! »

Et si le match retour promet de se dérouler dans un climat passionnel et tendu, les allusions faites par certains joueurs Sang et Or laissent Kitenge de marbre. « Ils peuvent nous promettre ce qu’ils veulent. Nous, nous viendrons seulement pour jouer au football. »

Riadh Bennour, qui en appelle à la mobilisation générale afin de rendre une bonne fois pour toutes « la Ligue des champions crédible » n’a pas oublié de saluer à sa façon Moïse Katumbi, le président de Mazembé, qu’il surnomme ironiquement « l’empereur d’Afrique, celui qui fait la pluie et le beau temps dans le football africain ». La prochaine poignée de mains entre les deux hommes s’annonce chaleureuse…
 

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