Mon journal des JCC… en dehors des JCC (suite)
Notre collaboratrice prend encore une fois la tangente des JCC pour participer au 3e Congrès de l’Organisation des femmes arabes, et déjeuner avec deux célèbres hommes de lettres tunisiens.
Jeudi 28 octobre
Changement d’activité et de décor. Aujourd’hui, je quitte d’abord – momentanément – les gens du 7e art pour suivre le déroulement d’une autre manifestation très attendue dans la capitale tunisienne, l’ouverture du 3e congrès de l’Organisation des femmes arabes (OFA) actuellement présidée par l’épouse du chef de l’Etat tunisien, Leila Ben Ali. Depuis hier, le pays reçoit à cette occasion des visiteuses de haut rang dont l’Égyptienne Suzanne Moubarak, Cheikha Sabeeka Bint Ibrahim al-Khalifa épouse du roi de Bahreïn, Cheikha Fatima Bint Moubarak, épouse du prince Cheikh Zayed Ibn Sultane al-Nahyane, Cheikha Latifa al-Fahd al-Sabbah, présidente de la délégation koweïtienne, Wafa Suleyman, épouse du chef de l’Etat libanais ou Amina Abbas, épouse du président palestinien Mahmoud Abbas.
L’événement a débuté au Palais de Carthage avec un discours prononcé par Leila Ben Ali, suivi des interventions d’autres premières dames mais aussi du secrétaire général de Ligue arabe, Amr Moussa, du directeur général de l’ISESCO, Abdelaziz Tuweijri, et du sociologue et ex-ministre de la Culture tunisien, Abdelbaqi Hermassi.
Les travaux se sont poursuivis l’après midi dans un grand palace de la banlieue où les participants – hommes et femmes -, ont planché sur le thème principal du congrès, à savoir : « La femme arabe, un partenaire essentiel dans le processus de développement durable ».
« Tous les rapports démontrent que le monde arabe peut devenir une force émergente à deux conditions, me confie Abdelbaqi Hermassi : 1- maximiser la coopération entre les pays arabes 2- impliquer les femmes dans les projets économiques, sociaux et culturels et reconnaître qu’elles sont devenues un enjeu incontournable du dialogue entre les cultures ». À bon entendeur salut !
L’Algérie joue la « carte de la culture »
Retour au centre ville et déjeuner prévu avec l’écrivain Hassouna Mousbahi, connu pour la virulence de sa critique des milieux intellectuels tunisois, et avec le poète Ouled Ahmed, dont je vous ai déjà parlé dans ce journal, grand amateur de bière devant l’éternel et qui ne craint pas de vous déclarer entre deux gorgées : « Ce n’est pas que je ne sois pas un grand poète, c’est le pays qui est petit ! » Hassouna, quant à lui, est enthousiaste de s’être rendu en Algérie où il a participé à un colloque sur « les relations entre le 4e art et le roman » dans le cadre du Festival du théâtre d’Alger.
L’auteur de Adieu Rosalie se félicite de ce qu’il appelle le « réveil culturel » du pays frère. « L’Algérie joue actuellement la carte de la culture et c’est avec cette carte qu’elle va reprendre sa place dans la région. L’art et la création sont actuellement – et le seront de plus en plus – le combat des Algériens contre la culture de la haine et de la mort. Un combat mené par les jeunes et les femmes, notamment ».
Lorsque la conversation revient sur la Tunisie, Hassouna affirme que le pouvoir de son pays fournit toute l’aide à ses intellectuels, lesquels rechignent à travailler. Et de fulminer contre une élite qui a démissionné devant la montée de l’islamisme, qu’il juge « matérialiste et tournée vers ses intérêts personnels, au lieu de s’atteler à une critique positive et des projets constructifs ». Celui qui a choisi de prendre ses distances vis-à-vis de la scène culturelle allant jusqu’à refuser un prix littéraire il y a six mois, m’apprend qu’il est entrain de plancher sur un Voyage dans l’univers de Bourguiba, un essai entre la biographie et l’approche subjective …
Enfin, avant de vous dire à demain, voici, comme promis, le prix d’un litre d’essence à Tunis : 1dinars 320 millimes, soit l’équivalent de 65 centimes. A vos calculettes pour le plein !
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