Emmanuel Nadingar : « Le projet Transaqua est la seule solution évidente pour l’assèchement du lac Tchad »
En marge du 8e Forum mondial sur le développement durable qui se déroule à N’Djamena du 29 au 31 octobre, le Premier ministre tchadien Emmanuel Nadingar revient sur les solutions qui peuvent, selon lui, remédier au problème de l’assèchement du lac Tchad. Interview.
Jeuneafrique.com : Quelles sont les conséquences de l’assèchement du lac Tchad pour les populations riveraines ?
Emmanuel Nadingar : C’est un drame pour les populations riveraines mais aussi pour notre pays. Le lac Tchad permet d’alimenter les riverains grâce à la pêche et l’agriculture. Les populations ont commencé à migrer et sont très souvent dans l’obligation de combiner plusieurs activités pour subvenir à leurs besoins. Des vies sont en danger et nous avons déjà des victimes. Cette préoccupation majeure pour notre pays est aussi celle de tous les pays frontaliers au lac. Ainsi, les conséquences dramatiques de son assèchement peuvent également toucher des pays comme le Congo ou la République Centrafricaine.
Comment résoudre ce problème ?
Nous sollicitons la contribution des pays riverains au projet de transfert des eaux de l’Oubangui Chari, qui est actuellement la seule solution évidente. Des études ont été effectuées au sein de la Commission du bassin du lac Tchad et leurs résultats viennent conforter l’idée que la réponse apportée par le projet « Transaqua » semble être la meilleure. Les eaux de l’Oubangui sont en surplus et peuvent donc être drainées. Cela demandera des moyens techniques, financiers et matériels. C’est pourquoi le chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, a convaincu plusieurs de ses pairs de soutenir notre cause. Le président du Sénégal Abdoulaye Wade a d’ailleurs lancé un appel aux amis du Tchad.
Qu’attendez-vous du 8ème forum sur le développement durable qui se tient à N’Djamena et qui est cette année consacré à la sauvegarde du lac Tchad ?
Nous attendons des engagements financiers qui peuvent déjà être amorcés eu égard aux études de faisabilité effectuées. Le forum que l’État tchadien a convoqué est très important pour nous. À l’heure des changements climatiques et de la lutte contre la désertification, le monde entier est concerné par ces questions vitales. C’est une satisfaction de savoir que pas moins de 120 intervenants vont nous aider à la réalisation concrète de nos attentes. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons agir pour l’humanité.
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