Mon journal des JCC… en dehors des JCC

Comme la Tunisie accueille actuellement une autre importante rencontre internationale, notre collaboratrice a bien voulu nous en faire profiter. D’où ce journal des Journées cinématographiques de Carthage en dehors des JCC, mais dans la capitale tunisienne.

Leila Ben Ali, présidente de l’OFA, lors d’une rencontre à Tunis. © D.R.

Leila Ben Ali, présidente de l’OFA, lors d’une rencontre à Tunis. © D.R.

Fawzia Zouria

Publié le 29 octobre 2010 Lecture : 3 minutes.

Jeudi 28 octobre

Changement d’activité et de décor. Aujourd’hui, je quitte momentanément les gens du septième art pour suivre le déroulement d’une autre manifestation très attendue dans la capitale tunisienne. L’ouverture du 3e congrès de l’Organisation des femmes arabes (OFA) actuellement présidée par l’épouse du chef de l’État tunisien, Leila Ben Ali.

la suite après cette publicité

Depuis hier, le pays reçoit à cette occasion des visiteuses de haut rang dont l’Égyptienne Suzanne Moubarak, Cheikha Sabeeka Bint Ibrahim al-Khalifa, épouse du roi de Bahreïn, Cheikha Fatima Bint Moubarak, épouse du prince Cheikh Zayed Ibn Sultane al-Nahyane, Cheikha Latifa al-Fahd al-Sabbah, présidente de la délégation koweïtienne, Wafa Suleiman, épouse du chef de l’État libanais ou Amina Abbas, épouse du président palestinien Mahmoud Abbas.
 
L’inauguration organisée au Palais de Carthage s’est ouverte par un discours prononcé par Leila Ben Ali, suivi des interventions de quelques premières dames. D’autres orateurs se sont succédé à la tribune, dont le secrétaire général de Ligue arabe, Amr Moussa, le directeur général de l’Isesco, Abdoulaziz Othman Altwaijri, et le sociologue et ex-ministre de la Culture tunisien, AbdelbaKi Hermassi.

Les travaux se sont poursuivis l’après midi dans un grand palace de la banlieue où les participants – hommes et femmes – ont planché sur le thème principal du congrès : La femme arabe, un partenaire essentiel dans le processus de développement durable.

Thématique qui, selon Hermassi, est essentiel pour la région. « Tous les rapports démontrent, me confie-t-il, que le monde arabe peut devenir une force émergente à deux conditions : 1. Maximiser la coopération entre les pays arabes ; 2. Impliquer les femmes dans les projets économiques, sociaux et culturels et reconnaître qu’elles sont devenues un enjeu incontournable du dialogue entre les cultures. » À bon entendeur, salut !

Retour au centre-ville. Déjeuner prévu avec l’écrivain Hassouna Mousbahi, connu pour la virulence de sa critique des milieux intellectuels tunisois, et du poète Ouled Ahmed dont je vous ai déjà parlé dans ce journal. Grand amateur de bière devant l’éternel, il ne craint pas de vous déclarer entre deux gorgées : « Ce n’est pas que je ne sois pas un grand poète, c’est le pays qui est petit ! »

la suite après cette publicité

Hassouna quant à lui est enthousiaste de l’Algérie d’où il revient après avoir participé à un colloque sur « Les relations entre le 4e art et le roman » dans le cadre du Festival international du théâtre d’Alger (Fita). L’auteur de Adieu Rosalie se félicite de ce qu’il appelle le « réveil culturel » algérien : « L’Algérie joue actuellement la carte de la culture et c’est avec cette carte qu’elle va reprendre sa place dans la région. L’art et la création sont actuellement – et le seront de plus en plus – le combat des Algériens contre la culture de la haine et de la mort. Un combat mené par les jeunes et les femmes, notamment. »

Lorsque la conversation revient sur la Tunisie, Hassouna affirme que le pouvoir de son pays fournit toute l’aide à ses intellectuels, lesquels rechignent à travailler. Et de fulminer contre une élite, qui a démissionné devant la montée de l’islamisme, et qu’il juge « matérialiste et tournée vers ses intérêts personnels, au lieu de s’atteler à une critique positive et des projets constructifs ». 

la suite après cette publicité

Celui qui a choisi de prendre ses distances vis-à-vis de la scène culturelle allant jusqu’à refuser un prix littéraire il y a six mois, m’apprend qu’il est entrain de plancher sur un Voyage dans l’univers de Bourguiba, un essai entre la biographie et l’approche subjective …

Pour ce qui est de la suite du feuilleton de l’actrice syrienne Sulaf Fawakherji, qui, comme je vous le racontais hier, avait décidé de quitter avec fracas le festival, les mauvaises langues ont trouvé un autre prétexte à son départ.

À l’aéroport de Dubaï, où elle était invitée en grande pompe dans le cadre d’un festival du cinéma – et où elle était accompagnée, en plus de son mari, de sa mère -, il parait qu’elle s’est trompée de bagage et a ramené la valise de sa maman au lieu de la sienne. Se trouvant à Tunis avec une garde-robe pour le moins vieillotte et inadaptée, elle aurait cherché la petite bête aux Tunisiens pour s’éclipser. Cette dame ne saurait-elle pas qu’il y a des boutiques de luxe en Tunisie, lesquelles auraient pu l’habiller de pied en cap et à moindres frais qu’à Dubaï ?

Avant de vous dire à demain, voici, comme promis, le prix d’un litre d’essence à Tunis : 1, 320 DT (dinar tunisien), soit l’équivalent de 68 centimes d’euros. À vos calculettes pour le plein !
 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Actrice et membre du jury, l’Egyptienne Elham Shahine lors de la cérémonie d’ouverture des JCC. © AFP

Mon journal des JCC, par Fawzia Zouari # 2

Mon journal des JCC, par Fawzia Zouari # 1

Contenus partenaires