Rama Yade : « L’homme africain est le premier à être entré dans l’histoire »

La secrétaire d’État aux Sports est revenue sur le discours de Dakar, dans lequel Nicolas Sarkozy avait affirmé que « l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire ». Selon elle c’est tout le contraire.

Rama Yade prend le contre-pied de Nicolas Sarkozy. © AFP

Rama Yade prend le contre-pied de Nicolas Sarkozy. © AFP

Publié le 29 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

À Nicolas Sarkozy, « je réponds par l’histoire », a déclaré Rama Yade au cours de l’enregistrement de En sol majeur, une émission diffusée prochainement sur RFI et consacrée aux personnalités revendiquant une double culture. Interrogée sur le « discours de Dakar » du président français prononcé en 2007, l’ancienne secrétaire d’État aux Droits de l’homme, comme à comme à son habitude, ne mâche pas ses mots. Mais n’entre pas vraiment en rébellion.

De ce discours tristement fameux, certains mots avaient provoqué la stupeur de beaucoup. « L’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire […] Jamais il ne s’élance vers l’avenir », avait dit Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, sa secrétaire d’État aux Sports lui répond l’inverse. « Sarkozy n’est pas un Africain. Moi je pense que non seulement l’homme africain est entré dans l’histoire mais qu’il a même été le premier à y entrer. Parce que j’en connais la culture », a déclaré cette native du Sénégal.

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"Malentendu"

Mais Rama Yade, qui est toujours membre du gouvernement trois ans après son arrivée dans l’équipe de Nicolas Sarkozy, a aussi relativisé les propos de son « patron ». « On a fait longtemps un procès à Senghor [ancien président du Sénégal, un proche de sa famille, NDLR] parce qu’il avait prononcé une phrase où il parlait de la science pour l’Occident et de l’instinct pour l’Afrique », a-t-elle rappelé. « Il y avait eu un malentendu évidemment car il ne voulait pas dire que les Africains n’avaient pas d’intelligence. Alors même Senghor n’y a pas échappé », a-t-elle lancé.

Elle a affirmé ne jamais avoir eu l’intention de quitter le gouvernement, dans la mesure  où elle ne se privait pas d’assumer ses opinions et  de les exprimer. « À chaque fois que j’ai eu envie de dire quelque chose je l’ai dit, à ce moment-là, les fois précédentes, les fois d’après. J’ai plusieurs fois exprimé ce que je voulais dire sans que cela plaise à tout le monde. Alors pourquoi voulez-vous que je démissionne ? »

Rama Yade a néanmoins concédé qu’au moment du discours de Dakar, il lui avait été impossible de réagir ouvertement aux propos du président. « Je ne suis pas son professeur. Qu’est-ce-que vous voulez que je fasse, que je saute sur la tribune et que je gifle le président de la République ? J’y peux rien. C’est le président de la République, c’est le Président de tous les Français », a-t-elle justifié. (Avec AFP)

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