Mon journal des JCC… et des environs
Déjà cinq jours que le festival bat son plein. Dans cette livraison, notre collaboratrice nous décrit dans son journal, en plus des hommages rendus à des artistes africains par les JCC, les environs de cette manifestation cinématographique.
Mercredi 27
Hier soir, je me suis aventurée en banlieue, soit à une quinzaine de kilomètres du centre ville. Je dis « aventurée » parce qu’il pleuvait, que c’était un jour de semaine et qu’il n’y avait pas un chat dans les rues. De fait, au moindre froid, les Tunisiens répugnent à mettre le nez dehors et préfèrent rester sous la couette devant leur télé, 14 degrés ici, c’est l’hiver déjà… Je fus payée de mon courage car le dîner au Tchevap fut excellent. Voilà un restaurant à deux pas du Palais de Carthage tenu par une jeune femme, Hajer Daoud. Dynamique, elle mène parfaitement son affaire.
Ici, aussi bien le poisson que le viande sont excellents – surtout le filet au poivre -, et l’on peut demander comme entrée la salade composée qui n’est pas sur la carte mais qui vaut le détour (compter de 10 à 15 euros le plat). Sans oublier un personnel dont la politesse vous change d’autres endroits de la capitale où le service laisse à désirer.
C’est à ma connaissance le seul restaurant fréquenté de la capitale où l’on fume encore. Car j’ai oublié de vous dire que les Tunisiens respectent parfaitement la consigne et s’en vont sagement fumer leur clope sur le trottoir. Certes, les cafés populaires ne sont pas toujours en règle, les lieux publics tolèrent les infractions, mais la chose est en train de faire son chemin dans la tête de mes compatriotes…Maintenant, il ne s’agit là que de Tunis, je serais étonnée de voir la même discipline régner au fin fond de la campagne tunisienne… Mais l’on vous dira que, là-bas, l’air est pur et finit probablement par désencrasser les poumons…
On en apprend des choses aux JCC ! Même quand il ne s’agit pas de septième art, ou presque. Je m’explique : aujourd’hui, c’est au cœur de cette manifestation cinématographique que les responsables culturels tunisiens ont choisi de rendre hommage à deux grands musiciens disparus dont le pays fête actuellement le centenaire. L’un est Mohamed Jamoussi et le second Hédi Jouini.
Je découvre que tous les deux ont fait des incursions dans le cinéma. Hédi Jouini a écrit toutes les chansons du film français d’André Zwobada La septième porte, et Jamoussi fit des apparitions dans de longs métrages égyptiens avant de jouer des petits rôles en Italie. Au programme de cet événement, dont s’occupe le cinéaste Férid Boughédir, figurent des extraits de films et de courts métrages, tel que Papa Hédi de la petite fille de Hédi Jouini, Claire Belhassine.
Côté potin, on raconte que l’actrice syrienne Sulaf Fawakherji, invitée pour faire partie du jury de la compétition officielle pour les longs métrages, a du obéir aux injonctions de son macho de mari qui l’aurait forcée à quitter le festival. Motif : on aurait refusé à Monsieur d’accompagner sa moitié lors des visionnages avec le reste des membres du jury, conformément au règlement. Quand je vous disais que les Orientaux se trompent de festival et qu’ils adorent jouer aux stars…
Il est 15 h. Je me pointe devant la salle du Colisée, mais il n’y a plus une place de libre pour la projection d’une série de courts métrages en compétition. Preuve que les JCC demeurent l’occasion où le Tunisien consomme le plus de films.
Pour moi, c’est quartier libre. Je cours chez le coiffeur. C’est la première chose que je fais généralement en Tunisie, pour la simple raison qu’un brushing ne coûte que 3 euros et une teinture 15. Le bonheur, par rapport au coup de massue à Paris.
Autre plaisir pour les Franciliens que nous sommes : ici au moins, on remplit son réservoir sans s’énerver, il n’y a pas de pénurie d’essence comme en France ! Et si vous voulez, demain, je me renseignerai pour vous donner le prix de du carburant, question de vous faire enrager davantage !
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