Tarek Aziz, le « visage humain » du régime de Saddam Hussein condamné à mort
Le Haut Tribunal d’Irak a condamné, le 26 octobre, Tarek Aziz, ancien bras droit de Saddam Hussein, à la peine de mort pour « crimes contre l’humanité » et pour avoir participé à la persécution de partis islamiques avant la guerre de 2003.
Un peu moins de quatre ans après la pendaison de son ancien grand manitou, Tarek Aziz risque de subir le même sort. Purgeant une peine de 15 ans de prison pour son implication dans le meurtre de dizaines de commerçants, en 1992, et une autre de sept ans pour la déportation forcée de Kurdes dans le nord de l’Irak, Tarek Aziz, 74 ans, s’était rendu aux troupes américaines lors de l’invasion de son pays en avril 2003. Il doit sa condamnation à mort, par pendaison pour des « crimes visant à éliminer les partis religieux d’Irak avant 2003 ».
Né le 6 janvier 1936 dans le village de Tal Keif près de Mossoul, dans le nord de l’Irak, Tarek Aziz, un chrétien chaldéen, fait des études de littérature anglaise à l’université de Bagdad. Il embrasse ensuite la carrière de journaliste avant d’être nommé avec le soutien de Saddam Hussein à la tête de l’organe du parti Baas, le quotidien Al-Thaoura (La Révolution).
Ministre de l’Information dans les années 1970, il intègre en 1977 le Conseil de commandement de la révolution, instance dirigeante du parti au pouvoir. Tarek Aziz joue un rôle prédominant dans les trois conflits que va connaître son pays. D’abord la guerre avec l’Iran (1980-1988), puis l’intervention américaine après l’occupation du Koweït en 1990 et enfin la deuxième guerre du Golfe en 2003. Chef de la diplomatie de Saddam Hussein lors de l’invasion du Koweït, il s’impose sur la scène médiatique grâce à sa parfaite maîtrise de l’anglais, son sang-froid et ses talents de négociateur.
Appel automatique
La haute juridiction irakienne a été sourde aux multiples appels à la clémence émanant de personnalités arabes et mondiales. Ironie du calendrier, le verdict sanctionnant « la persécution de partis islamistes » est tombé au lendemain de la publication par le site Wikileaks de centaines de milliers de documents prouvant l’implication de l’administration et la justice irakiennes post-Saddam dans des exécutions extra-judiciaires et des cas de torture.
Toutefois, l’ancien collaborateur de Saddam Hussein dispose d’une possibilité de faire appel de cette décision. Et selon le juge du Haut Tribunal d’Irak, Mohamed Abdoul-Sahib, qui l’a précisé à Reuters, même si Tarek Aziz ne conteste pas sa condamnation, la loi irakienne prévoit un nouveau jugement automatique en appel pour les personnes condamnées à mort ou à la prison à vie.
Ce qui laisse une possibilité d’échapper à la pendaison à l’ex-vice-Premier ministre du Raïs irakien. (Avec Reuters)
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