Fahem Boukadous affaibli par sa grève de la faim en prison

Après 19 jours de grève de la faim, l’état de santé du journaliste tunisien Fahem Boukadous est très préoccupant. Des appels en faveur de sa libération se multiplient.

Le journaliste et opposant Fahem Boukadous a perdu 5 kilos à cause de sa grève de la faim. © D.R.

Le journaliste et opposant Fahem Boukadous a perdu 5 kilos à cause de sa grève de la faim. © D.R.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

Fahem Boukadous, 40 ans, attaquera mercredi 27 octobre sa troisième semaine de grève de la faim. Ce journaliste et opposant tunisien a été condamné le 6 juillet à quatre ans de détention pour « diffusion d’informations susceptibles de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et « constitution d’une entente criminelle ». Selon ses défenseurs, il est aujourd’hui en prison parce qu’il avait couvert pour le compte d’une chaîne satellitaire les manifestations sociales survenues en 2008 dans la région minière de Gafsa.

« Fahem continue sa grève de la faim malgré une grave détérioration de son état de santé », a expliqué lundi à l’AFP son épouse, Afef Bennaceur, qui venait de le rencontrer à la prison de Gafsa (350 km au sud-ouest de Tunis). Selon elle, le prisonnier s’abstient de boire et de manger et refuse également de prendre des médicaments. Il a ainsi fait des crises d’asthme sévères dont la dernière l’a conduit à l’hôpital samedi.

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Mobilisation pour une « libération immédiate »

« Il a perdu au moins 5 kilos et son état physique et psychologique est très préoccupant », a poursuivi Afef Bennaceur. Le journaliste a commencé le 8 octobre une « grève illimitée » et est bien décidé à « obtenir sa libération ou à se laisser mourir ».

La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) ont appelé à « la libération immédiate » de Fahem Boukadous. L’ONG Reporters sans frontières (RSF), basée à Paris, a également fait état dans un communiqué, vendredi, de vexations à l’encontre de son épouse.

Les autorités tunisiennes entendront-elles ces différents appels en faveur de Boukadous ? C’est peu probable, car celles-ci dénient au détenu sa qualité de journaliste. Elles considèrent qu’il a été impliqué dans les troubles à titre personnel. De fait, il a été jugé pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques ». (Avec AFP)

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