Paris se mobilise pour Kaddour Terhzaz

Le Quai d’Orsay a affirmé le 21 octobre avoir demandé à exercer la protection consulaire de la France envers le colonel franco-marocain Kaddour Terhzaz, condamné au Maroc en 2008 pour « atteinte la sécurité intérieure de l’Etat. » Les proches de ce dernier sont persuadés qu’il s’agit d’une injustice.

Sonia Terhzaz et l’un des avocats de son père, Abderrahim Jamai, le 20 octobre à Rabat. © AFP

Sonia Terhzaz et l’un des avocats de son père, Abderrahim Jamai, le 20 octobre à Rabat. © AFP

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Publié le 22 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

« Nous sommes préoccupés par la situation de M. Kaddour Terhzaz, compte tenu notamment de son âge, a expliqué la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages. « Nous abordons régulièrement ce sujet avec les autorités marocaines dans le cadre de notre dialogue avec elles. Bernard Kouchner [le ministre des Affaires étrangères, NDLR] l’a évoqué avec son homologue marocain, auquel il a également écrit pour demander notamment à exercer la protection consulaire », a-t-elle ajouté, sans plus de précision.

Ces quelques phrases prononcées lors d’un point-presse, le 21 octobre, constituent le premier geste officiel de Paris envers le colonel-major franco-marocain Kaddour Terhzaz, 72 ans. Celui-ci, ex-numéro deux de l’armée de l’Air marocaine, a été condamné au Maroc en 2008 à 12 ans de prison pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat ». Son crime ? Avoir écrit, en 2006, une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il dénonçait le sous-équipement des avions de combat marocains qui « n’étaient pas équipés de dispositifs anti-missiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans »… et de l’avoir fait savoir.

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Requête sans réponse

Cette information cachait-elle un secret d’État ? Une affaire de corruption ? S’agissait-il d’un « règlement de compte » de Terhzaz envers son supérieur de l’époque, le général Mohamed Kabbaj (aujourd’hui décédé), comme l’affirment des sources proches de la justice militaire ? Les questions sont nombreuses. Mais pour sa famille, le colonel a été victime, au mieux, de son « franc-parler », au pire, d’une vengeance personnelle.

En attendant une éventuelle grâce du roi Mohammed VI, elle a demandé le 30 septembre une audience au président français Nicolas Sarkozy. La requête n’a toujours pas eu de réponse pour l’instant. Mais le cas du colonel est désormais évoqué publiquement par le Quai d’Orsay. (Avec AFP)

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