Tentative de corruption à la Fifa : quatre Africains suspendus
La Fifa a suspendu six de ses collaborateurs, dont quatre Africains après une enquête de l’hebdomadaire britannique The Sunday Times sur la corruption de certains de ses membres. Deux font partie du Comité exécutif, chargé de désigner l’organisateur de la Coupe du monde.
À deux mois de la désignation du pays hôte de la Coupe du monde 2018, la Fifa tente de restaurer sa crédibilité. Sa commission d’éthique a suspendu six de ses collaborateurs cités dans une enquête sur la corruption en vue du choix du pays pour l’organisation de la Coupe du monde menée par des journalistes britanniques du Sunday Times, sous couverts d’une fausse identité.
Ces responsables sont suspendus à « titre provisoire » de « toute activité relative au football » pendant la durée d’une « enquête approfondie », précise un communiqué de l’instance internationale.
Parmi eux se trouvent deux membres du Comité exécutif (l’organe chargé de désigner l’hôte de la Coupe du monde de football) : le Français résidant à Tahiti Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu.
Différents reproches
Amos, par ailleurs président de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (Ufao), avait été filmé par les journalistes du Sunday Times (qui se faisaient passer pour des lobbyistes soutenant la candidature américaine) en train d’accepter un versement de 600 000 euros. Ce versement allait influencer son vote avait-il assuré.
Il affirmait que cette somme servirait à construire des terrains de football au Nigeria, mais souhaitait être payé directement (alors que les faux lobbyistes proposaient de payer la fédération).
Trois autres Africains cités dans l’enquête du Sunday Times ont aussi été suspendus. Il s’agit du Tunisien Slim Aloulou, qui avait proposé ses services comme intermédiaire entre les lobbyistes et les membres du Comité exécutif contre 342 000 euros.
Le Malien Amadou Diakité, qui avait affirmé aux faux lobbyistes que certains membres s’étaient vus offrir des sommes d’argent allant de 719 000 à 863 000 euros en échange de leur vote, est également suspendu.
Le Botswanais Ismail Bhamjee, un ancien membre du Comité exécutif de la Fifa, avait quant à lui assuré que trois de ses ex-collègues avaient reçu de l’argent pour le choix concernant la Coupe du monde 2010. Il avait assuré que les dons d’argent à trois membres, qui devaient voter en faveur du Maroc, s’échelonnaient entre 178 000 et 356 000 euros, avant de se rétracter. Un sixième officiel est également suspendu.
Une décision de la commission d’éthique doit être prise à la mi-novembre.
Après le retrait des Américains de la course à l’organisation de la compétition en 2018, la semaine dernière, trois candidatures restent en lice : l’Angleterre, le ticket Espagne-Portugal, et la Russie.
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